Nicolas ferand
Président du Conseil Régional de l’Ordre des experts-comptables Provence-Alpes-Côte d’Azur
Le 30/10/2024
Nicolas Ferand, le plus jeune président du Conseil Régional de l’Ordre des experts-comptables Provence-Alpes-Côte d’Azur (2 308 experts-comptables et plus de 10 000 salariés), nous fait un bilan de ses deux ans de mandature qu’il souhaite renouveler, ainsi que des axes qu’il entend poursuivre en cas de réélection.
L’Ordre sera partenaire de la journée de la réussite de la RSE le 11 décembre prochain au Mucem.
Vous allez fêter votre fin de mandature. De quoi êtes-vous le plus fier ?
De manière générale, nous avons recréé du lien entre des cabinets d’experts-comptables grâce à de multiples événements auxquels ils ont pu participer et échanger. Nous leur avons offert des solutions pour créer de la cohésion sociale interne et mieux comprendre les enjeux auxquels ils vont être confrontés. Je suis fier d’avoir vu de nombreux cabinets échanger sur leurs problématiques, se proposer des solutions, faire un état des lieux de leurs avancées. Nous avons passé beaucoup de temps à créer une dynamique pour qu’aucun cabinet ne se sente esseulé. Nous avons créé des possibilités de collaboration entre des cabinets qui ne se parlaient pas, et cela a semblé fonctionner.
De quelle manière avez-vous créé du lien ?
Nous avons sillonné la région pour que tous les cabinets intègrent les nouveautés de la loi de finances, alors qu’à la suite du COVID, nous avions dû le faire sous forme de webinaires. Nous avons réuni plus de 2 500 personnes dans toute la région. Le congrès régional de l’Ordre n’a jamais attiré autant d’inscrits, avec plus de 2 000 participants sur les deux jours de travaux, tout comme le premier arbre de Noël que nous avons organisé au Palais des sports et qui a dépassé les 200 participants.
Quels outils vous ont permis de créer de la cohésion interne dans les cabinets ?
Nous avons réalisé plus de 600 webinaires sur des thèmes d’actualité ou techniques. Ils étaient suivis aussi bien par les experts-comptables que par leurs équipes. Cela a permis à de nombreux cabinets de créer de la cohésion interne et de poursuivre les échanges une fois les webinaires terminés. Des débats avaient lieu pour déterminer comment ils se préparaient aux changements de la société et allaient acquérir les compétences techniques qui pourraient leur manquer.
Quelles sont les problématiques que rencontrent vos cabinets ?
Nous avons 600 emplois non pourvus dans la région et 5 000 au niveau national. Nous observons également que certains de nos collaborateurs quittent nos cabinets pour travailler en entreprise. Ensuite, l’IA interroge nos cabinets sur ce qu’elle pourrait remplacer, sachant que lorsque les factures de nos clients seront digitalisées en 2026 sans qu’ils aient à nous les renvoyer, cela représentera 60 % du temps de travail de nos collaborateurs, qu’il faudra compenser. Nous devons évoluer vers une comptabilité « prédictive », capable de fournir des informations financières en amont plutôt qu’a posteriori. Notre métier se dirige encore plus vers le conseil en stratégie, ce qui passe également par de nouvelles formations innovantes permettant à nos adhérents d’accompagner les entreprises dans les domaines de la RSE, la cybersécurité, l’IA, le management, la réduction des coûts et les ressources humaines. Enfin, bien que nous ayons un code de déontologie, cela ne suffit pas. Nous avons le savoir-faire, mais nous devons être plus vigilants quant au savoir-être. Il est essentiel d’être empathique et respectueux dans nos relations avec les confrères et consœurs, les clients, les fournisseurs et les pouvoirs publics. Notre métier est avant tout un métier humain, créateur de relations et de liens forts.
Quelles solutions apportez-vous pour résoudre ces problèmes ?
- Consolider et poursuivre tout ce que nous avons accompli au niveau de notre territoire
- Renforcer les formations pour que les cabinets s’approprient de nouvelles missions et saisissent de nouveaux marchés
- Développer, grâce à l’IA, des outils permettant de soulager nos salariés de tâches peu intéressantes ou chronophages (par exemple, l’IA peut aller chercher la feuille d’impôt manquante auprès du Trésor public)
- Promouvoir l’inclusion et la diversité au sein de nos cabinets