HÉLÈNE VALADE :
DIRECTRICE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU GROUPE SUEZ ENVIRONNEMENT
Le 05/02/2014
HÉLÈNE VALADE, vous êtes Directrice Développement Durable du Groupe Suez Environnement, Vice-Présidente de la Plateforme nationale d’actions globale pour la RSE, rattachée au Premier Ministre, Présidente et Co-Fondatrice du C3D (Collège des Directeurs du Développement Durable), Présidente du CIEau (le Centre d’Information sur l’Eau), dans cet interview vous revenez sur le Groupe Suez Environnement en quelques chiffres, ses actions RSE. Vous nous parlez aussi du rôle du C3D, et des quelques points que vous aborderez à la plénière le 13 février 2014.
Le groupe Suez environnement en quelques chiffres ?
SUEZ ENVIRONNEMENT est un groupe de 80 000 femmes et hommes engagés dans la gestion de l’eau et des déchets : il alimente 96,6 millions de personnes en eau potable, 66,3 millions en services d’assainissement et assure la collecte des déchets de près de 50 millions de personnes. Face aux défis du réchauffement climatique et de la raréfaction des ressources, le Groupe transforme ses métiers, propose de nouveaux services et développe une politique de contribution à la performance environnementale et sociale de ses clients collectivités locales et industriels. En 2012, SUEZ ENVIRONNEMENT a réalisé un chiffre d’affaires de 15,1 milliards d’euros dont 31% à l’international.
Quelles sont les 3 axes mis en place par le groupe Suez environnement ?
SUEZ ENVIRONNEMENT œuvre pour un développement durable et responsable et oriente sa politique de Responsabilité Environnementale, Sociale et Sociétale selon trois axes :
– L’adaptation au réchauffement climatique et la protection des ressources en eau, en inscrivant ses métiers dans une dynamique d’économie circulaire, et en orientant la recherche et l’innovation vers des solutions à forte performance environnementale. A titre d’exemple : valorisation des déchets par création de matières premières secondaires ou par récupération d’énergie ; réutilisation des eaux usées traitées pour des consommations agricoles ou industrielles.
– Le renforcement de l’engagement des collaborateurs et la qualité de vie au travail ; le Groupe s’est notamment engagé à faire progresser la mixité dans ses effectifs et travaille aujourd’hui à l’obtention du label « Diversité », tandis que certaines de ses filiales telles que Lyonnaise des eaux s’est engagée dans une démarche d’Employeur responsable,
– La contribution à l’attractivité des territoires et particulièrement à une économie responsable pour l’emploi et le développement local. A titre d’exemple, la création à Bordeaux en 2012 de la Maison pour rebondir, financée par le Fonds Suez Environnement Initiatives, pour accompagner les populations en difficultés vers un emploi durable en favorisant les interfaces entre les acteurs sociaux et l’emploi et les entreprises du Groupe ; ou encore l’évolution des systèmes de tarification sociale pour faciliter l’accès de tous à l’eau
La conception de cette politique RSE tout comme la mise en œuvre des actions qui la composent sont le fruit d’un travail continu de dialogue avec les parties prenantes et de co-construction des nouvelles solutions à travers des outils ancrés dans les pratiques de l’entreprise qu’il s’agisse des stakeholder sessions du Groupe ou de la démarche Idées Neuves sur l’Eau de sa filiale Lyonnaise des Eaux.
L’ensemble de cette politique est mise en œuvre dans le cadre d’une Feuille de Route 2012-2016, qui permet de piloter les actions, d’en rendre compte et de s’inscrire dans une démarche de progrès continu.
Vous êtes aussi Vice-présidente de la Plateforme RSE nationale, et aussi co fondatrice du C3D, quel est son rôle ?
J’ai également le plaisir de présider le C3D , qui est une association qui regroupe une centaine de directeurs de développement durable, tous secteurs d’activité confondus. La finalité du C3D est double : échanger des bonnes pratiques entre les membres, ce qui est fort utile au regard de la jeunesse de cette fonction en entreprise ; porter le sujet du développement durable dans le débat public en insistant sur la capacité du développement durable à être créateur de valeurs, économique, environnementale, et sociale. Notre conviction, c’est que le modèle traditionnel est à bout de souffle, qu’il a conduit à la raréfaction des ressources, et qu’il n’a pas été inclusif sur un plan social ; il faut le réinventer, et de ce point de vue les directeurs du développement durable peuvent être des aiguillons du changement et des accompagnateurs de la transformation. Le C3D est membre et vice-président de la plate-forme RSE, installée en juin dernier par le Premier Ministre en vue de promouvoir la vision française de la RSE.
Enfin vous serez notre invité lors de la plénière du 13 février, citez nous un point que vous aimeriez mettre en avant ?
Je me réjouis d’être parmi vous lors de cette journée : la ville et les territoires sont des moteurs du développement durable et de la RSE, et nous cherchons, au sein de la Plate-forme le meilleur moyen pour valoriser davantage leurs rôles, et je l’espère ceci fera partie de notre discussion. Je souhaite également échanger avec vous sur les meilleures façons de conduire le changement : nous ne sommes plus à l’heure du diagnostic, et la question du pourquoi s’engager dans des politiques de développement durable ou de RSE fait maintenant consensus. Mais la question du comment reste encore très complexe : il y a des résistances qu’il faut savoir comprendre, il y a des leviers qu’il faut savoir identifier et utiliser.