CATHERINE LE BRUN-CHOQUET :

DIRECTRICE RÉGIONALE ADJOINT EN CHARGE DE LA PERFORMANCE SOCIALE 
PÔLE EMPLOI PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

Le 11/11/2019

Catherine LE BRUN-CHOQUET, Directeur régional adjoint en charge de la performance sociale Pôle emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur revient sur les chiffres de l’emploi dans notre région, la réforme sur l’emploi et la formation qui se retrouve au cœur de sa mission et comment la RSE s’intègre-t-elle dans sa stratégie…

On parle d’une amélioration de la conjoncture économique. Où en est-on sur les chiffres de l’emploi dans notre région ?

Dans le contexte de reprise de croissance, l’activité économique poursuit son redressement en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Fin 2018, la région comptait 1 846 100 salariés, soit une augmentation de 13 200 personnes sur un an (+ 0,7%). 

C’est la première fois depuis dix ans que la demande d’emploi diminue sur un an (-0,9% entre juin 2018 et juin 2019). Le taux de chômage régional descend à 9,8% à juin 2019 et retrouve un niveau comparable à celui de juin 2009. Il reste cependant supérieur à celui du national (8,2%) : notre main d’œuvre régionale est durablement et très inégalement touché par le chômage.

Parallèlement, les intentions de recrutement des employeurs pour 2019 progressent à nouveau cette année (+5%) et représentent plus de 261 500 embauches potentielles. C’est le plus haut niveau observé au cours des dix dernières vagues de l’enquête BMO. Toutefois, parmi les projets de recrutement déclarés, 45% sont jugés difficiles par les employeurs.

Vous êtes au cœur des réformes gouvernementales dans le domaine de l’emploi et de la formation, notamment au travers un Plan d’investissement dans les compétences, pouvez-vous nous expliquer

La mission de service public de l’emploi confère à Pôle emploi, par nature,  une responsabilité vis-à-vis des différentes parties prenantes de la société.

Nous sommes effectivement  au cœur des réformes gouvernementales dans le domaine de l’emploi et de la formation. La preuve, les enjeux portés par le Plan d’investissement dans les Compétences nous obligent vis-à-vis de l’ensemble de nos concitoyens.

Les pactes régionaux qui portent les Plans d’Investissement dans les Compétences permettent de tenir compte des spécificités de chaque région. Si notre région est exceptionnelle par ses atouts, elle porte aussi des challenges structurels à relever en matière d’emploi, de formation, d’inégalités et de précarité. Nous sommes une région qui compte 128 quartiers prioritaires de la ville. Le sujet des compétences et de la montée du niveau de qualification de la main d’œuvre ne doit plus être un frein au développement des entreprises et au développement économique. Il doit aussi permettre d’agir sur les risques d’exclusion que portent les mutations.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Etat a directement contractualisé avec Pôle emploi pour mettre en œuvre le Plan Régional d’Investissement dans les Compétences. Ce PIC régional de 535 millions sur 3 ans, doit permettre à plus de 90 00 personnes supplémentaires parmi les plus éloignées du marché du travail, d’accéder à une qualification pour faciliter leur retour à l’emploi.  Il prévoit des réalisations autour de 3 axes :

– Proposer des parcours qualifiants vers l’emploi au regard des besoins de l’économie,  notamment pour répondre aux besoins des métiers en tension et agir sur l’attractivité des métiers. Ainsi 10Task Forces ont été créées autour des filières dont une « métiers verts, verdissants et du développement durable »  associant l’ensemble des acteurs de l’économie durable

– Garantir l’accès des publics fragiles aux parcours qualifiants par la consolidation des compétences clés : par exemple en proposant une opération partenariale « hors les murs », pour aller à la rencontre des publics qui n’ont pas l’habitude de se rendre à pôle emploi ou chez ses partenaires.

– S’engager dans l’accélération de la modernisation de l’ingénierie de formation, des modes de mise en œuvre de la formation et de l’accompagnement pendant la formation, par exemple en organisant un suivi des stagiaires pour repérer et remobiliser les publics décrocheurs,  ou en développant le numérique apprenant.

Les moyens mobilisés sur la période 2019-2022 sont ambitieux, autour de 133 millions d’euros par an. Le public PIC comprend les demandeurs d’emploi ayant un niveau de formation infra-BAC.

Comment  Pôle emploi intègre-t-il la RSE dans sa stratégie ?

Le projet stratégique 2019-2022 de Pôle emploi, porté par la convention tripartite en cours de signature,  identifie la RSE comme un objectif à part entière, en caractérisant notre responsabilité:

– Envers la planète : pour répondre à l’urgence climatique en réduisant nos émissions carbone, par :

  • La mise en place des plans de mobilité en avance sur la législation.
  • La réalisation chaque année d’un bilan carbone
  • Les dispositions prises pour la réduction et le traitement des déchets
  • Le télétravail et le travail de proximité et les outils facilitant les réunions à distance

– Envers la société : pour lutter contre toute forme de discrimination et pour l’égalité des chances, par :

  • Des conseillers formés spécifiquement au handicap, la non-discrimination …
  • L’utilisation d’outils : ADEDA : permettant l’accueil des demandeurs d’emploi ayant un handicap auditif, MRS : Méthode de recrutement par simulation basée sur les aptitudes
  • L’accompagnement des entreprises vers un recrutement plus responsable
  • La prise en compte de la mobilité inclusive dans notre offre de services

– Envers nos financeurs : pour garantir une utilisation efficiente de nos ressources.

– Envers nos salariés : pour porter une attention continue à la performance sociale et faciliter l’engagement solidaire (collectes, don du sang, courses solidaires …) et faire progresser la Qualité de vie au travail de chacun.

La volonté première de notre établissement régional est de faire de la RSE le levier de la performance globale, sociale et opérationnelle : ce sera le fil rouge de notre déclinaison régionale du projet stratégique.

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