FLORENCE MEAUX :

DIRECTRICE GÉNÉRALE D’AFNOR CERTIFICATION

Le 05/02/2014

Florence Méaux, vous êtes Directrice Générale d’AFNOR Certification, dans cet ITW vous nous rappelez votre positionnement et vos missions, vous nous livrez le thème de l’ouvrage que vous vous apprêtez à publier, vous nous parlez d’une étude réalisée sur ce retour d’expérience sur l’ISO 26000 que vous présenterez lors de la plénière des RV de la RSE, avec quelques exemples marquants et …

Pouvez-vous nous rappeler le positionnement et les missions d’AFNOR Certification ?


Leader français de la certification, AFNOR Certification est pionner dans l’évaluation externe des démarches de RSE en France, avec déjà plus de 200 entreprises organisations publiques et privées évaluées AFAQ 26000. Nous sommes également évaluateurs pour le label Lucie aux côtés de Vigéo. Organisme indépendant, AFNOR Certification est le témoin objectif et impartial de la démarche de RSE de l’entreprise. Filiale commerciale de l’association AFNOR, AFNOR Certification propose aux entreprises et aux professionnels de se faire reconnaître par des signes de qualité comme NF, AFAQ et l’Eco-label européen. 

Quel est le thème de l’ouvrage que vous vous apprêtez à publier aux éditions Afnor ?

Cet ouvrage est un zoom sur ce que représente aujourd’hui la RSE pour les entreprises petites et moyennes : pourquoi elles s’engagent, comment elles s’engagent, ce qu’elles font concrètement et ce que ça leur apporte.

Avec mon co-auteur, Alain Jounot, nous avons fait des recherches approfondies sur l’état du marché et nous l’avons comparé avec ce que nous apprennent les clients dont nous avons évalué la démarche RSE. Notre objectif est de donner envie aux entreprises encore hésitantes de s’engager elles aussi.

Vous serez présente le 13 février en ouverture de plénière, vous allez nous parler d’une étude réalisée, de quoi s’agit-il ?

Je vous parlerai des tendances du marché observées en général et en matière de RSE en particulier. L’étude dont vous parlez a permis de nourrir la partie pratique de l’ouvrage que je viens d’évoquer. Nous avons évalué la démarche RSE de plus de 200 organismes selon le modèle AFAQ 26000 et il nous a paru important d’en tirer des enseignements statistiques et qualitatifs pour éclairer les débats actuels et réfléchir sur du concret.

Sans dévoiler l’étude, y a-t-il un exemple marquant de ce retour d’expérience sur l’ISO 26000 que vous pourriez nous livrer ? 

Les enseignements sont très nombreux. Par exemple, les retours de nos « pionniers » tordent le cou à l’idée reçue selon laquelle la RSE serait un outil dont il faut absolument identifier le retour sur investissement avant de se lancer. Ces entreprises se sont engagées par conviction éthique et pour se pérenniser, car elles ont compris que demain ce sont celles qui n’auront pas franchi le pas qui devront supporter les conséquences de leur non-action. En matière de réalisations, l’étude enseigne qu’il faut éviter de se gargariser d’une liste à la Prévert « d’actions RSE ». Une entreprise conduisant un nombre limité d’actions peut être plus performante qu’une autre qui déploie une liste impressionnante de mesures : l’important est que les actions soient intégrées dans une vision partagée avec les parties intéressées, déployées dans une stratégie et pilotées au quotidien. Ça peut paraître un peu décevant en terme de scoop mais la RSE aide en premier lieu les entreprises à mettre en œuvre les bonnes pratiques de gestion performante.

On dit souvent que l’ISO 26000 n’est réservée qu’aux grandes entreprises, qu’en est-il vraiment ?

La norme ISO 26000 est une norme universelle qui s’adresse à tous types de structures, de toutes tailles et de tous secteurs. Ce sont les grands groupes qui se sont engagés les premiers dans les démarches RSE parce que leurs impacts étaient les plus visibles et parce qu’ils étaient pris à parti par les consommateurs. Mais la RSE est l’affaire de tous et particulièrement des PME-TPE qui représentent en France plus de 99% des entreprises. Elles sont intégrées dans la chaîne d’approvisionnement des grands groupes qui ne peuvent donc prétendre être performants en RSE si les PME ne le sont pas.

Quel est l’intérêt pour une PME de faire évaluer sa démarche par un organisme indépendant ?

« Ce qui n’est pas évalué et mesuré n’est pas convenablement déployé et géré », écrivait Deming, le spécialiste de la qualité. On prévoit, on fait, on évalue et on s’améliore. Si l’évaluation est réalisée par un tiers extérieur, c’est mieux, moins critiquable et ça motive les collaborateurs. Mais il y a aussi la norme ISO 26000 qui requiert que les démarches RSE soient « crédibles » pour rendre compte de leur réalité au reste du monde. Les PME n’ont à ce jour pas d’obligation en matière de publication et de vérification de rapport de développement durable et une évaluation AFAQ 26000 ou un label Lucie sont des façons pour elles de « rendre compte » et de se mettre en valeur.

Quels conseils donneriez-vous aux entreprises qui hésitent encore à s’engager ?

J’ai envie de leur dire : n’ayez pas peur, toutes les entreprises qui se sont lancées ne le regrettent pas et ne reviennent jamais en arrière. En plus de faire du bien à la planète, elles en retirent des avantages pour elles, tout d’abord en matière de performance globale. Ne soyez pas trop ambitieux au départ, allez-y pas à pas en vous faisant aider si c’est possible, par vos pairs, par une fédération professionnelles, par un consultant spécialisé.

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