ADELINE SCHANG-SILVIA :

DÉLÉGUÉE RÉGIONALE DE LA STRUCTURE COORACE PACA

Le 28/09/2014

Adeline SCHANG-SILVIA, vous êtes Déléguée Régionale de la structure COORACE PACA (représentation régionale du réseau national COORACE, représentant les structures adhérentes de l’Insertion par l’Activité Economique et de l’Economie Sociale et Solidaire qui rassemblait en 2013 37 structures adhérentes sur PACA, dont la majorité étaient des structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE) représentant 18,7 millions € de CA et 4 205 personnes salariées. Ces structures interviennent dans de nombreux secteurs d’activité, vous revenez dans cet article sur vos missions, vos axes d’intervention, sur la raison d’être et les activités de ces SIAE et sur le 1er salon professionnel des achats responsables en PACA qui se tiendra le 25 novembre prochain au palais des congrès de Grasse.

Le COORACE en quelques chiffres 

CHIFFRES 2013 SUR LE PLAN NATIONAL 

512 entreprises adhérentes (303 associations intermédiaires (AI), 71 ateliers et chantiers d’insertion (ACI), 46 entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), 47 Proxim’services et autres organismes de services à la personne (OSP), 15 entreprises d’insertion (EI), 15 groupes économiques solidaires (GES), 15 autres structures (organismes de formation et autres structures de l’ESS))

370 millions € de chiffre d’affaires
90 000 personnes salariées par an

Les entreprises adhérentes COORACE salarient au total 90 000 personnes par an dont 70 000 personnes précarisées sur le marché du travail à qui elles proposent des parcours d’accès à l’emploi.

CHIFFRES 2013 SUR LE PLAN REGIONAL 

Sur toute la région PACA, il existe 236 Structures de l’Insertion par l’Activité Economique
30 Associations Intermédiaires (AI)
55 Entreprises d’Insertion (EI)
26 Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI)
125 Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI)

Plusieurs réseaux représentent lesdites structures de l’insertion par l’activité économique au niveau PACA, tels que CHANTIER école, l’Union Régionale des Entreprises d’Insertion (UREI), la FNARS, le CNLRQ…
Les SIAE ont bien sûr le choix de leur représentation, et se répartissent donc entre les réseaux.

Concernant COORACE PACA donc :

37 entreprises sont adhérentes (14 associations intermédiaires (AI), 4 organismes de services à la personne (OSP) dont 3 Proxim’Services, 3 entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), 9 ateliers et chantiers d’insertion (ACI), 3 organismes de formation (OF), 1 épicerie solidaire, 1 lieu d’accueil, 1 structure d’autoproduction, 1 structure mobilité)
Parmi les 37 entreprises adhérentes, 10 sont regroupées au sein de 3 Groupe économiques solidaires (GES)
18,7 millions € de chiffre d’affaires dont 11,7 millions € versés en charges et salaires et 3,3 millions € d’achats réalisés pour la plupart auprès des entreprises locales
4 205 personnes salariées, soit 806 ETP dont 4 014 personnes en insertion (660 ETP), et 2440 personnes ayant retrouvé un emploi ou ayant accédé à une formation qualifiante.

Le rapport entre Economie Sociale et Solidaire et Insertion par l’Activité Economique :
L’Insertion par l’Activité Economique est un des secteurs composant l’Economie Sociale et Solidaire, qui regroupe toutes les associations, coopératives, fondations, mutuelles…

L’Economie Sociale et Solidaire, dans son ensemble, représente donc en PACA :

– 17 100 établissements employeurs
– 3.9 milliard d’euros de salaires bruts distribués en région
– 160 000 salariés, soit 13.5% des salariés du secteur privé
Source : Panorama de l’ESS en PACA publié en 2014 d’après Insee Clap 

Quelles sont les missions de COORACE 

Depuis la naissance du réseau il y a plus de 25 ans, les adhérents COORACE fondent leur action sur une même vision, celle d’une société solidaire et intégrante, reconnaissant la valeur et la richesse de chacun-e en tant que citoyen-ne et acteur-trice des échanges économiques et sociaux.
Historiquement créé pour la représentation des associations intermédiaires, COORACE a depuis quelques années ouvert son champ d’action à tous les types de SIAE, et aux organismes de l’ESS dans leur ensemble.

La délégation régionale COORACE PACA assure trois missions principales :

– La promotion des intérêts des adhérents, en tant qu’acteurs d’un autre modèle de développement économique
– Une animation de réseau favorisant les rencontres, les échanges et les dynamiques collectives
– Un accompagnement destiné à assurer le développement des entreprises du réseau et la montée en compétence de l’ensemble de ses représentants.

Quelles sont vos axes d’intervention ? 

COORACE PACA s’est donné 4 axes d’intervention :

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL ET CREATIONS D’ACTIVITES : COORACE PACA accompagne les entreprises dans leur consolidation financière, les outille en matière de suivi et de gestion et les aide dans la recherche de cofinancements. L’objectif est la pérennisation de leur activité de soutien aux personnes les plus en difficulté d’accès à l’emploi.
D’où la participation de COORACE PACA à la mise en place du Salon SO EKO (voir ci après). 

CONSOLIDATION FINANCIERE DES ENTREPRISES : COORACE PACA soutient le développement économique et social des entreprises en favorisant les démarches de regroupement (notamment sous la forme de groupes économiques solidaires -GES-) ainsi que de développement, de reprise et de diversification d’activités sur les territoires. La délégation accompagne enfin l’accès aux marchés publics de ses adhérents.

COOPERATION AVEC LES ACTEURS DU TERRITOIRE : COORACE PACA accompagne les nouvelles formes de coopérations entre acteurs du territoire, qu’il s’agisse de collectivités, d’entreprises du secteur privé dit « classique » ou encore d’autres acteurs de l’économie sociale et solidaire (notamment via les pôles territoriaux de coopération économique -PTCE-).

QUALITE ET FORMATION : COORACE PACA développe la démarche qualité CEDRE et CEDRE/ISO dans les entreprises de l’IAE et la démarche qualité AFNOR dans les Proxim’Services. COORACE PACA met également en œuvre chaque année une dizaine de formations sur des thématiques liées à la pratique professionnelle quotidienne des bénévoles et salariés des entreprises (administrateurs, directeurs, conseillers en insertion, encadrants techniques, comptables, chargés d’accueil …).

Quels sont les objectifs et activités de ces structures de de l’Insertion par l’Activité Economique (SIAE) ?

Les Structures de l’Insertion par l’Activité Economique (SIAE) ont toutes un objectif commun : permettre la réinsertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté grâce au travail.
Selon l’article L5132-1 du code du travail, » L’insertion par l’activité économique a pour objet de permettre à des personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, de bénéficier de contrats de travail en vue de faciliter leur insertion professionnelle. Elle met en œuvre des modalités spécifiques d’accueil et d’accompagnement. 
Cependant, l’histoire a amené à la création de différentes formes de SIAE qui ont chacune un fonctionnement spécifique.
Pour ce faire, les SIAE ont deux missions principales :
– Permettre l’insertion professionnelle de personnes en difficulté sociale et durablement éloignées de l’emploi. A cet effet, elles mettent en place une activité économique support, utilisent des contrats de travail et se chargent de l’accompagnement social et professionnel des personnes en difficulté.
– Participer au développement économique des territoires en produisant des biens et services répondant aux besoins locaux. Dans cet objectif, elles se doivent également de coopérer avec les acteurs économiques et sociaux des territoires.

Il est possible de distinguer deux grands types de SIAE :
– celles qui produisent et vendent des biens et services : les ateliers et chantiers d’insertion et les entreprises d’insertion
– celles qui mettent du personnel à disposition : les associations intermédiaires et les entreprises de travail temporaire d’insertion.
Dans les deux cas certaines peuvent avoir le statut associatif, d’autres le statut de sociétés commerciales.

Chantier d’insertion : entre 0 % et 30 % d’autofinancement (commercialisation), secteur non marchand et mixte
Entreprise d’insertion : entre 50 % et 95 % d’autofinancement, secteur marchand
Association Intermédiaire : entre 70 % et 90 % d’autofinancement, secteur marchand
ETTI : entre 80 % et 95 % d’autofinancement, secteur marchand

Exemples d’activités : RH, nettoyage, BTP, entretien, 2nd œuvre, traiteur, blanchisserie, espaces verts, alimentation, graphisme, communication…

En réalité les parcours ne sont pas linéaires, nous parlons de 1ère, 2ème et 3ème étape, dans le but d’illustrer
l’apport potentiel des structures de l’IAE par rapport aux besoins du public.
Source : CLAIE 06

Quels sont les critères permettant à une entreprise d’être reconnue comme une Structure de l’Insertion par l’Activité Economique ?

Pour parvenir à la création d’une Structure de l’Insertion par l’Activité Economique :

Des valeurs mettant l’humain au centre du projet, une dimension collective, un projet défini et partagé, un projet économique, une finalité sociale, une réponse à des besoins locaux et sociaux identifiés, des objectifs clairement définis, les modalités de production de biens et de services, le partenariat avec les acteurs locaux, une stratégie de communication…
Ce qui induit la réalisation d’une étude de faisabilité, des outils de pilotage, des processus de production, un calcul des coûts de revient etc.
Le projet doit ensuite être présenté à l’ensemble des partenaires du territoire concerné : Conseil Régional, Conseil Général, Communes, Pôle Emploi, et l’Etat via son Unité Territoriale. 

Enfin, le projet pourra être présenté à la commission permanente du Conseil Départemental de l’Insertion par l’Activité Economique (CDIAE), instance seule décisionnaire du conventionnement de la structure. Le CDIAE est constitué des représentants de l’Etat, de la Région, du Conseil Général, de Pôle Emploi, des PLIE, des syndicats patronaux et syndicats de salariés, des réseaux de l’IAE…

Quelle est la vocation de ce premier salon professionnel des achats responsables en PACA qui se tiendra le 25 novembre prochain au palais des congrès de Grasse ? 

COORACE PACA, dans son axe DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL ET CREATIONS D’ACTIVITES, a donc souhaité s’engager en 2014 et aux côtés de plusieurs partenaires dans la réalisation du projet SO EKO.

SO EKO est le premier Salon des professionnels de l’Economie Sociale et Solidaire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. SO EKO est co-organisé par la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire (CRESS PACA), le COORACE PACA (fédération nationale de l’économie sociale et solidaire), l’Agence Provençale pour une Economie Alternative et Solidaire (APEAS) et la CLAIE 06 (Coopération Locale et Appui aux Initiatives dans l’Economie sociale et solidaire), en partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse.

La première édition du Salon Régional SO EKO se tiendra le mardi 25 novembre prochain au Palais des Congrès de Grasse (06). Objectif : Faciliter le développement d’affaires entre acteurs économiques responsables.

So EKO a pour ambition de mettre en relation les acheteurs avec des fournisseurs de l’ESS de la Région PACA en organisant des rendez-vous commerciaux sur mesure. Le Salon met à disposition du développement d’affaires des professionnels 3 espaces d’expositions sur plus de 900m², comprenant :
– 2 salles de conférences
– Un espace de restauration
– Un plateau radiophonique
-Un salon B to B dédié aux rendez-vous d’affaires

Afin de favoriser le développement des liens entre les entreprises de l’économie sociale et solidaire, les collectivités publiques et les entreprises de l’économie classique, SO EKO propose :

  • D’exposer les produits et services des fournisseurs responsables de la Région PACA,
  • D’accompagner dans leur développement commercial les entreprises de l’ESS et de l’insertion par l’activité économique,
  • De permettre aux acheteurs professionnels des développer des relations commerciales par des affaires socialement responsables
  • De développer des conventions commerciales ou de partenariat

Avez-vous quelques exemples à nous donner ? 

Des entreprises et également des Collectivités ont bâti des partenariats avec une structure ESS pratiquant le nettoyage écologique et sans eau de véhicules sur site. Les salariés sont en démarche d’insertion, de plus chaque prestation permet de contribuer à alimenter un compte d’épargne solidaire à destination de projets solidaires. 

Des enseignes diverses bâtissent des conventions avec des structures ESS pour aider leurs clients à transporter leurs achats volumineux et les assembler si besoin, ou encore pour construire des jardins familiaux pour leurs salariés… 

Convention de partenariat entre entreprise et une structure d’insertion par l’économique pour l’organisation de cocktails et déjeuners de travail. Les entreprises apportent également leur appui à l’association pour la rénovation de ses locaux, l’obtention d’un label environnement, des questions de formation interne. 

Des structures organisatrices de manifestations et d’événements créent localement des partenariats avec des entreprises solidaires pour une alternative de transport de visiteurs plus respectueuse de l’environnement et faisant également intervenir des personnes éloignées de l’emploi

Pour vous inscrire et recueillir toutes les informations sur ce Salon à ne pas manquer, rendez-vous sur le site www.soeko.pro !

COORACE PACA : Adeline SCHANG-SILVIA, Déléguée régionale COORACE PACA, adeline.schang-silvia@cooracepaca.org

SO EKO : Sylviane GUILLERMET, Chargée de développement, sylviane.guillermet@cooracepaca.org

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