HÉLÈNE VALADE :
DIRECTRICE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU GROUPE SUEZ ENVIRONNEMENT
Le 29/01/2015
HÉLÈNE VALADE, vous êtes Directrice Développement Durable du Groupe Suez Environnement, Vice-Présidente de la Plateforme nationale d’actions globale pour la RSE, rattachée au Premier Ministre, Présidente et Co-Fondatrice du C3D (Collège des Directeurs du Développement Durable). Dans cette interview, vous revenez sur le Groupe Suez Environnement en quelques chiffres, ses actions RSE. Vous nous parlez aussi du rôle du C3D, et des quelques points que vous aborderez à la plénière le 12 février.
Le groupe Suez Environnement en quelques chiffres ?
SUEZ ENVIRONNEMENT est un groupe de 79 220 femmes et hommes engagés dans les métiers de la gestion de l’eau et des déchets : il alimente 96,6 millions de personnes en eau potable, 66,3 millions en services d’assainissement et assure la collecte des déchets de près de 50 millions de personnes. Face aux défis du réchauffement climatique et de la raréfaction des ressources, le Groupe transforme ses métiers pour les inscrire dans une dynamique d’économie circulaire, propose de nouveaux services et développe une politique de contribution à la performance environnementale et sociale de ses clients collectivités locales et industriels. En 2012, SUEZ ENVIRONNEMENT a réalisé un chiffre d’affaires de 15,1 milliards d’euros dont 31% à l’international.
Quelles sont les 3 axes mis en place par le groupe Suez Environnement ?
SUEZ ENVIRONNEMENT travaille pour un développement durable et responsable et oriente sa politique de Responsabilité Environnementale, Sociale et Sociétale selon trois axes :
- La contribution à la lutte contre le dérèglement climatique et l’adaptation à ses conséquences, notamment sur les ressources en eau en orientant la recherche et l’innovation vers des solutions climato-responsables. A titre d’exemple : valorisation matière des déchets ou valorisation énergétique des déchets qui ne sont pas réutilisables ; lutte contre le stress hydrique et réutilisation des eaux usées traitées pour des consommations agricoles ou industrielles. Des solutions qui sont mises au service d’une ville intelligente et durable, et qui font largement appel aux technologies du smart.
- Le renforcement de l’engagement des collaborateurs et la qualité de vie au travail ; le Groupe s’est notamment engagé à faire progresser la mixité et a obtenu en 2014 le label Diversité.
- La contribution à l’attractivité des territoires et particulièrement à une économie responsable pour l’emploi et le développement local. A titre d’exemple, la création à Bordeaux en 2012 de la Maison pour Rebondir, financée par le Fonds Suez Environnement Initiatives, pour accompagner les populations en difficultés vers un emploi durable en favorisant les interfaces entre les acteurs sociaux et l’emploi et les entreprises du Groupe ; ou encore l’évolution des systèmes de tarification sociale pour faciliter l’accès de tous à l’eau.
La conception de cette politique RSE tout comme la mise en œuvre des actions qui la composent sont le fruit d’un travail continu de dialogue avec les parties prenantes et de co-construction des nouvelles solutions à travers des outils ancrés dans les pratiques de l’entreprise qu’il s’agisse des stakeholder sessions du Groupe ou de la démarche Idées Neuves sur l’Eau de sa filiale Lyonnaise des Eaux.
L’ensemble de cette politique est mise en œuvre dans le cadre d’une Feuille de Route 2012-2016 qui permet de piloter les actions, d’en rendre compte et de s’inscrire dans une démarche de progrès continu.
Vous êtes aussi Vice-présidente de la Plateforme RSE nationale, et aussi co-fondatrice du C3D, quel est son rôle ?
J’ai également le plaisir de présider le C3D , qui est une association qui regroupe une centaine de directeurs de développement durable, tous secteurs d’activité confondus. La finalité du C3D est double : échanger des bonnes pratiques entre les membres, ce qui est fort utile au regard de la récence de cette fonction en entreprise qui, par ailleurs est de plus en plus sollicitée; porter le sujet du développement durable dans le débat public en insistant sur la capacité du développement durable à être créateur de valeurs, économique, environnementale, et sociale. Notre conviction, c’est que le modèle traditionnel est à bout de souffle, qu’il a conduit à la raréfaction des ressources et qu’il n’a pas été inclusif sur un plan social ; il faut le réinventer et, de ce point de vue, les directeurs du développement durable peuvent être des aiguillons du changement et des accompagnateurs de la transformation. Le C3D est membre et vice-président de la plate-forme RSE, installée en juin dernier par le Premier Ministre en vue de promouvoir la vision française de la RSE.
Enfin, vous serez notre invitée lors de la plénière du 12 février, citez nous un point que vous aimeriez mettre en avant ?
Je me réjouis d’être parmi vous lors de cette journée : la ville et les territoires sont des moteurs du développement durable et de la RSE, et nous cherchons, au sein de la Plate-forme, le meilleur moyen pour valoriser davantage leurs rôles, créer de nouveaux liens avec les territoires, et je l’espère, ceci fera partie de notre discussion. Je souhaite également échanger avec vous sur les meilleures façons de passer à l’acte de la RSE : nous ne sommes plus à l’heure de la justification, mais à celle de l’implémentation de nouvelles façons d’agir : qu’il s’agisse de boucles locales d’économie circulaire, d’écologie industrielle ou de nouveaux partenariats entre grandes entreprises, PME et territoires. Il faut donner à voir ces solutions et travailler ensemble aux conditions de leur déploiement à une plus grande échelle.