FRÉDÉRIC MOTTE :
VICE-PRÉSIDENT DU MEDEF
Le 23/05/2017
Frédéric MOTTE, vous êtes Vice-président du MEDEF chargé des territoires & Président régional du MEDEF Hauts de France, aussi PDG de Cèdres Industrie, (un groupe de 17 PME régionales dans la fabrication de process pour les grands donneurs d’ordre, représentant 600 salariés et réalisant 65 millions d’euros de chiffre d’affaires). Homme d’engagement citoyen, vous avez accompli 3 mandats de maire dans votre ville natale de Beaucamps Ligny ( 59) et vous serez sur le forum reset le 22 juin prochain .
Pourquoi êtes-vous tellement intéressé par la RSE et les nouveaux modèles économiques ?
La RSE est les nouveaux modèles économiques sont étroitement liés. Le monde change, les technologies évoluent de manière inexorables, les modes de productions, de financement, d’organisation se diversifient. Les attentes de nos collaborateurs notamment des plus jeunes sont différentes, la place de l’entreprise dans à la société évolue….
Si l’entreprise (au sens large) reste le lieu de création de richesse et d’emploi elle est impactée par toutes ces mutations mais elle en est également actrice. L’interdépendance entre tous les acteurs de notre société est cruciale pour un développement harmonieux et non indépendamment les uns des autres.
L’entreprise est plus que jamais un formidable lieu de rencontre, de vie, de mobilisation, d’innovation. Elle ne peut s’isoler. La RSE vise à sensibiliser et structurer les entreprises sur ces interdépendances. Et un jour de pouvoir relier toutes ces actions autour d’une labellisation pour donner la cohérence, la visibilité et la reconnaissance pour tous les acteurs contributeurs.
Observez-vous que la dynamique RSE s’installe dans tous les territoires ?
Oui incontestablement. Pas toujours suffisamment mais ce mouvement est inexorable. Poussé par les attentes du consommateur qui désormais s’exprime en direct (notamment via les réseaux sociaux) mais également par les jeunes qui rentrer ou vont rentrer dans nos entreprises et devenir les acteurs de demain. La puissance publique pouvant également avoir un rôle incitateur. Très clairement, par-delà les attentes sociales (salaires, congés…) les nouveaux collaborateurs veulent également connaître le projet de l’entreprise, sa vision, le sens de leur engagement. Ce mouvement est perceptible dans tous les territoires et dans toutes les tailles d’entreprises et quelques soit le secteur d’activité.
Selon vous les entreprises ont-elles compris cette démarche là et la mettent-elles en œuvre ?
Non, il faut être franc, pour beaucoup d’entrepreneurs cela reste encore un peu flou. D’autres font de la RSE sans le savoir. A nous, associations, organisations patronales, formateurs, donneurs d’ordres à aider, inciter, encourager. Même le plus petit pas dans la bonne direction est déjà un engagement qu’il convient de saluer, d’encourager.
Est-ce que le Medef est force de proposition lui qui est si souvent montré du doigt représentant aussi des grandes entreprises avec des pratiques qualifiées peu humaines ou environnementales ?
Tout d’abord le Medef. Evidemment qu’il est actif sur ces sujets. De nombreuses publications à l’attention de nos adhérents recensent les bonnes pratiques, les aides méthodologiques. Nous avons une commission qui travaille régulièrement sur ces sujets. Dans tous nos territoires fleurissent des initiatives très volontaristes.
Concernant les grandes entreprises, de grâce arrêtons le clivage vis à vis de nos PME. Notre pays a besoin de ces grands acteurs entrainants pour nos territoires, pour nos PME. Ensuite détrompez-vous, dans ces grands groupes il y a des trésors d’initiatives. Certes dans la relation avec les PME il y a certainement des efforts à poursuivre pour favoriser toujours plus le gagnant-gagnant et le chasser en meute, mais nous avançons.