BERNARD MOREL :

VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL PACA ET PRÉSIDENT D’EUROMÉDITERRANÉE

Le 29/09/2015

Bernard Morel, vous êtes vice-président du Conseil Régional PACA et Président d’Euroméditerranée en charge de la plus grande opération de rénovation urbaine en Europe (3ème quartier d’affaires, labélisé EcoCité, 10 000 emplois créés, plus de 800 entreprises nouvellement implantées). A l’occasion de ses 20 ans, vous revenez sur son bilan, ses réussites, ses enjeux futurs (création de 25 000 emplois, aménagement de 170 hectares supplémentaires) sa politique et enjeux RSE, votre implication dans la Medcoop et son lien avec la Méditerranée. Et en tant que partenaire, vous serez présent à la soirée de remise des Trophées RSE PACA le 22 octobre prochain.

Quelle est la gouvernance d’Euroméditerranée ? 

Euroméditérranée est un établissement public et la gouvernance est composée de collectivités (CG, Ville, MPM, Région) et de l’état. La règle est que le président soit issu d’une des collectivités territoriales représentées. Sur 20 ans d’administration, la Région n’aura eu que 2 ans la présidence.

Quel est le lien entre Euroméditerranée et la Méditerranée ?

Euroméditerranée a été lancée en 1995 au moment du processus de Barcelone et c’était pour nous un formidable signal donné par un tel nom pour que la ville et son port refondent un avenir commun tourné vers la Méditerranée. Marseille devait et doit rester un port commercial, avec des activités industrielles autour.
L’exemple marseillais peut servir d’exemple à des villes sœurs Tunis, Alger, Alexandrie par exemple car elles ont les mêmes problèmes que nous : Elles ont un port en centre-ville et un port à l’extérieur ! Nous avons donc de grandes choses à construire ensemble.

En quelques mots, quelle est la politique RSE et l’enjeu de la RSE pour Euroméditerranée ?

Euroméditerranée, c’est une OIN en charge de la plus grande opération de rénovation urbaine en Europe et labélisée EcoCité : c’est dire le niveau d’exigence fixé par l’Etat et les collectivités locales en matière de responsabilité sociale, sociétale et environnementale.

Le label EcoCité est le symbole de l’engagement de l’EPAEM et de ses partenaires en matière de développement durable.
EcoCité c’est une exigence qui s’impose à nous, aménageur et acteur de développement pour rester « au top » des autres métropoles qui se positionnent sur le thème du développement durable, c’est un gage de qualité de vie, de confort, un élément de plus en plus fort de l’attractivité des territoires.

EcoCité c’est également un moyen pour créer des dynamiques locales avec nos partenaires, en promouvant l’innovation locale, en favorisant l’insertion de certains publics dans nos marchés publics …
EcoCité c’est enfin une démarche qui permet de mobiliser l’ensemble des parties prenantes du projet (partenaires institutionnels, investisseurs, promoteurs, entreprises, habitants …) afin de s’engager collectivement vers une nouvelle marnière de penser et de vivre la ville, ceci sur l’ensemble des thématiques : construction, aménagement, développement économique, innovation, services et e-services …

Tous nos programmes urbains prennent en compte ces exigences destinées notamment :

  • À répondre à 20% des besoins en logements de la métropole dans les 15 prochaines années
  • À créer 35 000 emplois
  • À développer les transports en commun et les énergies renouvelables locales
  • À soutenir l’innovation et à développer l’accès de tous au numérique
  • À développer des services de proximité et les services publics
  • À créer des équipements culturels, sportifs et commerciaux
  • À soutenir les filières de formation  

L’adhésion et la participation de tous les acteurs sont des éléments clé dans la réussite d’Euroméditerranée.

C’est le sens par exemple d’Euromedtier, un forum pour l’emploi organisé par la Cité des Entrepreneurs d’Euromediterranée ou encore des clauses d’insertion que nous intégrons dans nos marchés.
Ces engagements sont tenus grâce à l’ensemble des pouvoirs publics et grâce aux entreprises qui investissent dans Euroméditerranée car 1€ d’argent public a généré + de 3 € d’investissement privé depuis 1995

La boucle à eau de mer est par exemple une des briques de l’EcoCité. Cette solution énergétique basée sur l’échange d’énergie avec l’eau de mer est aujourd’hui en travaux. L’objectif est de raccorder à terme près de 1 million de m² entre le périmètre initial (Euromed 1) et l’extension (Euromed 2)

Outre la dimension industrielle de ce dispositif de production d’énergie renouvelable (70% d’EnR) c’est la capacité à produire simultanément du froid et du chaud à prix maitrisé qui est également une innovation.
Cette technologie a, à priori, de l’avenir puisque près de 90% des communes littorales de la Région PACA sont susceptibles de développer leur propre boucle à eau de mer (étude Région) : Euromed joue ici pleinement son rôle d’incubateur de solutions innovantes et durables. 

La RSE est aussi une demande des habitants et des entreprises actuelles et futures, qui sont à la recherche d’une meilleure qualité de vie (confort, santé …). C’est également une « conséquence positive » des politiques environnementales de nos partenaires, l’Etat en premier lieu via les grenelles environnements, mais également la Région et MPM qui voient dans le territoire d’Euroméditerranée un formidable lieu pour tester/amplifier via notre action de nouveaux dispositifs (boucle à eau de mer, mobilité électrique, label bâtiment …).  

La RSE et sa traduction sur le territoire est enfin une volonté de se différencier des autres opérations d’aménagement via l’angle ville méditerranéenne : qualité de vie, maitrise des coûts, mixité/diversité…

Comment reconnait-on une ville durable ? 

C’est une ville qui prend en compte les effets à long terme de la réhabilitation et qui respecte les normes environnementales et sociales. Ce n’est pas une ville qui se construit dans l’éphémère. C’est une ville qui anticipe, mesure et améliore ses impacts

L’Ilot Allar, le label éco cité par exemple donneront une durabilité à notre ville. 

Quel est votre politique liée au transport ?

Le métro va être prolongé jusqu’à Capitaine Gèze dès 2016 en attendant l’extension future du tramway. Nous avons aussi souhaité avec MPM construire un grand nombre de parking et favoriser les modes de déplacement doux et soutenons des initiatives de co-voiturage. 

Vous savez toutes ces entreprises qui proposent des solutions de co-voiturage n’ont fait que reprendre une idée ancienne car en 1963, j’avais moi-même utilisé un système appelé PROVOYA qui proposait de l’autostop organisé ! Dans les années 70, j’avais déjà participé à une étude sur le choix du transport public d’après Yona Friedman appelé « l’heure est au stockage-réglage » où il expliquait : « comment était possible l’appropriation collective des moyens de consommation privés ! »

Il y a eu des tentatives d’importer des solutions comme celles menées à Singapour je crois, où il y a des conditions pour rentrer dans la ville. En effet il y a un péage qui varie en fonction du monde qui se trouve dans une voiture. Pour les remplir, il y a des parkings ou les gens peuvent se rendre pour augmenter l’effectif de leur véhicule et ainsi payer moins cher. 

En France, un tel modèle n’a pu exister à cause du refus des assurances et des problèmes de sécurité liés à un tel système. Il y a donc des solutions mais il faut que notre société soit prête à les accepter.

Euroméditerranée fête ses 20 ans, pouvez-vous nous rappeler le chemin parcouru ?

Afin de remédier à la dégradation significative de la situation économique et urbaine de la deuxième ville de France, l’opération d’intérêt national Euroméditerranée a été lancée en 1995 avec pour objectif de construire une vitrine attractive pour la métropole au cœur de la ville centre. 

1995-2015, 20 années au cours desquelles le projet d’intérêt national Euroméditerranée a œuvré à rebâtir une nouvelle dynamique économique et urbaine pour la cité phocéenne. A l’heure des premiers bilans, il est important, je crois, de rappeler quelques étapes marquantes de cette transformation.

Le soutien de l’Etat, tout d’abord, qui a permis, depuis la création de l’opération de garantir, le bon déroulement du projet dans un perspective de long terme. On parle souvent de gouvernance, de bonne gouvernance, de gouvernance partagée ou citoyenne. Celle qui préside au pilotage de l’opération Euroméditerranée a montré son efficience en réunissant l’ensemble des collectivités territoriales et l’Etat au service des grandes décisions structurantes. Je souhaiterais rappeler qu’Euroméditerranée est d’abord un outil de projets, de mutualisation d’ambitions au service du territoire métropolitain. Le projet a donné, en 1995, le coup d’envoi à une reconquête de la ville par elle-même. A titre d’exemple, La nouvelle gare TGV, l’université unique AMU, MP2013, le Forum Mondial de l’Eau, le MUCEM, le Pôle Media Belle de Mai, la Villa Méditerranée, …

Euroméditerranée a aussi fortement contribué à l’essor de l’offre commerciale, résidentielle, hôtelière et culturelle et de la métropole.

Ce sont autant de projets et d’événements qui ont contribué au retour de Marseille dans la course entre métropoles européennes.

Symbole de la métamorphose urbaine engagée par l’opération depuis 1995, le boulevard « Euroméditerranée », nouvel axe nord-sud qui longe les quais du port et sert de fil d’Ariane aux grands équipements publics et privés : MUCEM, Villa Méditerranée, musée Regards de Provence, Terrasses du Port, Silo, Tour CMA … a reçu un MIPIM AWARDS (l’équivalent d’un OSCAR) dans la catégorie « meilleur projet de rénovation urbaine », récompensant un travail remarquable accompli avec nos partenaires privés. ¾ des 2 milliards d’euros qui y ont été investis l’ont été par des investisseurs privés.

Cette mise en lumière internationale oblige le territoire à poursuivre sa mue vers l’excellence et la compétitivité.

Construire aujourd’hui un ensemble métropolitain cohérent et performant ne peut s’envisager sans une approche partagée et systémique des grands objectifs de développement : EMPLOI, HABITAT, TRANSPORT, FORMATION FONCIER et l’équilibre des territoires dans une optique de DEVELOPPEMENT DURABLE. A l’échelle de l’aire métropolitaine, ces politiques conduisent à apporter des réponses concrètes sous forme de projets fédérateurs, telle a été l’approche d’Euroméditerranée qui fabrique depuis tant d’années le cœur de la métropole. 

Quels vont être les enjeux auxquels Euroméditerranée va être confrontée ? 

Il faut d’abord dire qu’Euroméditerranée est une très belle réussite en matière de réaménagement d’une partie Ville-Port, de développement culturel et économique. Mais la 2ème partie d’EUROMED (EUROMED 2) pose les mêmes problèmes qu’EUROMED 1 en les complexifiant.

En effet EUROMED 2 va toucher des quartiers en profond désarroi avec de nombreux logements dégradés comme celui des Crottes ou du marché aux puces. Il y a un équilibre foncier à trouver qui n’est pas facile et qui doit prendre en compte 20% de logements sociaux, le relogement de commerçants, la construction de bureaux et penser à l’implantation d’industrie tout cela dans un environnement qui donne envie aux gens d’y vivre et de s’y épanouir. 

Le marché aux puces est un élément absolument fondamental dans l’activité marseillaise, c’est un pont entre le Nord et le Sud de Marseille. C’est pourquoi nous avons lancé un appel à manifestation d’intérêt qui prend en compte sa requalification.

Le projet sur le Canet permettra la création d’un parc de 14 hectares que la population pourra s’approprier.

L’urbanisme n’est pas seulement une question d’aménagement d’espace, c’est aussi aménager le temps. Il faut penser loin et durable mais avoir des résultats immédiats. Il faut concilier gestion de l’espace, du temps, des populations et de l’existant !

Je crois que nous allons assister à un retour des habitations dans le centre-ville, le problème est que l’espace est rare alors pourquoi ne pas penser à bâtir en verticalité ? A la fois pour tout types de logements mais pourquoi nos usines, nos concessionnaires de voitures par exemple ne seraient pas en étage ? Cela est possible à Monaco, Hong Kong, Singapour ou même au Japon, pourquoi pas en France et qui plus est dans la deuxième ville de France ?

Euroméditerranée est un acteur majeur du développement économique métropolitain. Pouvez-vous nous donner quelques éléments d’actualité et nous rappeler vos filières cibles ? 

La politique d’aménagement, le développement de l’offre de services et les efforts de promotion et prospection de l’EPAEM menés en complémentarité avec nos partenaires ont déjà permis de créer plus de 10 000 emplois supplémentaires et d’attirer plus de 800 entreprises. Euroméditerranée est aujourd’hui le 3ème quartier d’affaires français et bien sur le 1er pôle tertiaire régional qui concentre 4 500 entreprises, 35 000 emplois et 70 % de l’investissement tertiaire à Marseille. Ce bilan ne serait complet sans la prise en compte des milliers d’emplois occupés dans le secteur du BTP à l’occasion des chantiers développés sur Euroméditerranée.

Le quartier d’affaires attire aujourd’hui des entreprises dites « internationalement mobiles » et rassemble les sièges de grands groupes et des PME innovantes dans les filières cibles d’Euroméditerranée. Il dispose également d’une plate-forme de services pour accompagner les entreprises, de grandes institutions internationales et des services publics pour les usagers.

Même si le 1er semestre 2015 est localement et nationalement en recul, l’année 2014 a confirmé l’attractivité de notre métropole pour les investisseurs et entreprises. 

Il s’agit en effet de la meilleure année marseillaise depuis 2007 en particulier grâce aux résultats record enregistrés sur Euroméditerranée qui représente 60 % de la demande placée !

La Marseillaise, symbole iconique de cette attractivité pèse évidemment fortement dans ce résultat, mais même en l’isolant l’année 2014 se révèle meilleure que les précédentes.

En matière d’investissement c’est aussi une année record depuis 2007 avec un doublement de l’investissement dans le 13 par rapport à 2013 pour atteindre 490 M€ dont 320 M€ en tertiaire à 75 % localisé sur Euromed 

Euroméditerranée continuera sans nul doute à être le moteur tertiaire de notre métropole puisque 75 % de l’offre future à 3 ans s’y localise.

L’année 2014 s’est notamment démarquée par de grandes décisions d’investissement de sociétés étrangères :

  • Interxion : le néerlandais, leader européen des data centers côté au Nasdaq vient d’investir 45 M€ pour acquérir et moderniser l’ancien datacenter de SFR à proximité immédiate du quartier d’affaires. Une 1ère implantation en dehors d’une capitale à la demande de ses clients : les géants du net américains qui visent les marchés africains.
  • NH Hotels : le premier groupe hôtelier espagnol vient de décider de l’ouverture d’un 4* rue de la République. 
  • HomeAway : l’américian, leader de la location de résidences de vacances sur internet, côté au nasdaq poursuit sa croissance dans les Docks. 

L’EPAM a récemment réaffirmé ses filières stratégiques de développement économique :

  • Frenchtech, la filière numérique : télécommunications, transmédia, SSII…
  • Smart City, la filière croissance verte : Bâtiments Durables Méditerranéens, smart grid/efficacité énergétique, mobilité douce. 
  • Les fonctions tertiaires supérieures liées à l’industrie, à la logistique et au transport maritime.
  • La santé : services et dispositifs médicaux.
  • Le tourisme : urbain, d’affaires et médical.
  • La banque, assurances, activités financières. 

Il s’agit de poursuivre le développement du quartier d’affaires mais aussi d’accompagner une offre alternative prenant en compte les nouveaux modèles de création et d’entreprenariat (espaces de coworking, fablab…).

Afin d’atteindre ces objectifs en matière de production immobilière et de création d’emplois, l’EPAEM a mis en place une chaine de commercialisation complète.

Celle-ci repose sur des relations fortes avec les acteurs privés du marché immobilier: investisseurs, promoteurs, utilisateurs et prestataires de service divers.

En ce sens, l’EPAEM a développé une démarche de marketing territorial et de promotion très ciblée qui repose sur des missions de prospection, l’organisation d’évènements professionnels, la participation à des salons immobiliers, sectoriels et l’accompagnement de projets structurants.

Ces actions sont menées dans le sens de la complémentarité et de la mutualisation des moyens avec les principaux partenaires : Provence Promotion (convention annuelle validant un plan d’actions commun) et l’ARII (Agence Régionale d’Innovation et d’Internationalisation créée par la Région, l’Etat, La CCIR, la Caisse des dépôts et consignations et la BPI)  

Euroméditerranée est aussi au service de l’économie locale. A titre d’exemple, en 2014, nous avions participé à une enquête visant à mesurer les attentes du tissu économique sur un échantillon de 300 entreprises marseillaises :

  • 97 % des entreprises interrogées ont confirmé que l’opération de développement économique Euroméditerranée a permis de changer le paysage marseillais,
  • 50 % ont estimé que l’offre immobilière en matière de plateaux de bureaux à la location est utile à leur développement. 

Euroméditerranée était partenaire de Medcop 21. Comment Euroméditerranée contribue à la conception et à la réalisation d’un futur urbain durable en Méditerranée ?

Remplir les conditions du label éco cité c’est remplir nos obligations liées aux climats avant beaucoup de monde donc nous ne nous associons pas à Medcoop en tant que suiveur mais plutôt en tant que porteur

L’opération d’intérêt national Euroméditerranée a depuis 20 ans permis des avancées notables en matière d’aménagement et de développement économique. Nous allons encore accélérer en :

  • Finalisant le développement du périmètre initial de 310 hectares :
    – transformation de l’entrée de ville à Saint Charles avec notamment l’accueil d’un campus universitaire,
    – réalisation d’un quartier résidentiel de 2000 logements « Le parc habité » à Arenc,
    – extension du quartier central des affaires de la Joliette à travers des opérations emblématiques comme Euromed Center, Les Quais d’Arenc, …
  • Lançant Euromediterranée 2 où l’opération d’intérêt national a engagé une nouvelle étape d’aménagement sur 170 hectares supplémentaires vers le nord de la ville.

Ce projet a reçu en 2009 le label ÉcoCité, attribué aux villes pionnières d’une démarche d’innovation sociale, énergétique et architecturale. L’objectif est ici de tester et partager les principes générateurs de la ville durable méditerranéenne

Parallèlement l’EPAEM et la Caisse des dépôts coordonnent en lien avec le CMI un Réseau des opérateurs aménageurs urbains de la Ville Méditerranéenne Durable. 

En 2009, l’idée de fédérer les acteurs multiples agissant pour des villes durables méditerranéennes, est initiée lors du symposium de recherches et d’échanges « Climat villes et Méditerranée » organisé à Marseille.

Ce Réseau qui regroupe aujourd’hui dans son comité de pilotage le CMI, la Caisse des Dépôts, la Banque Mondiale, l’EPAEM l’AFD et la BEI est un lieu de rencontre ou les professionnels de l’aménagement partagent des valeurs communes, des pratiques et des questionnements sur l’exercice des missions de maîtrise d’ouvrage dans le champ de l’urbain en Méditerranée

Deux opérations phares pour le rayonnement de ce périmètre élargi :

  • L’îlot démonstrateur Allar
    Fin septembre 2014, le groupe Eiffage a donné le coup d’envoi de cette démarche en lançant les travaux de l’îlot Allar, un programme de 58.000 m2 à énergie positive situé du nouveau siège d’EDF, dans le secteur des Crottes (2,4 ha). Ce quartier vitrine regroupera bureaux, commerces, équipements publics (20.000 m2), un hôtel de 90 chambres et 400 logements.
    Cette nouvelle pièce urbaine permettra à Eiffage et à l’EPA Euroméditerranée (EPAEM) de tester de nombreux dispositifs d’éco-construction appelés à être déclinés à grande échelle sur le périmètre de l’Ecocité. Cette stratégie « low cost et easy tech » sera traduite par une centrale de thalassothermie déployée par EDF Optimal Solutions : cette unité assurera l’alimentation en énergie de l’ensemble du quartier.
  • Appel à manifestation d’intérêt pour un écoquartier XXL
    Lancement d’un appel à manifestation d’intérêt en vue de sélectionner le promoteur qui aménagera l’îlot XXL. Le projet : Créer une nouvelle pièce urbaine sur un espace de 14 ha qui comprend notamment l’emprise de l’actuel marché aux puces, dans le quartier des Crottes. Dans le prolongement de l’îlot démonstrateur Allar, les promoteurs devront proposer les scénarii d’aménagement d’un éco-quartier d’environ 200.000 m2 de plancher. Dès cet été, l’opérateur lauréat devra travailler durant un an en coordination avec François Leclercq à la définition d’un projet à la définition d’un projet qui intègre la modernisation du marché aux puces sur le site, mais aussi l’accueil d’activités artisanales et de logistique urbaine.

En matière de développement économique, ce territoire plus éloigné du centre-ville, présente un tissu économique composé de quelques grands acteurs mais d’une majorité de PME/TPE couvrant principalement le secteur industriel, le commerce de gros et le transport, l’entreposage ainsi que la logistique urbaine à l’échelle de la Ville. L’objectif est d’y développer une nouvelle dynamique économique régionale et de créer 20 000 emplois supplémentaires. Il s’agit de poursuivre le développement du quartier d’affaires mais aussi d’accompagner l’existant. 

La réussite d’Euroméditerranée est intimement liée à l’accompagnement des entreprises déjà installées. En ce sens, l’EPAEM souhaite développer une offre immobilière dédiée qui contribue à reloger et à faire monter en gamme les activités déjà présentes sur le périmètre : ateliers de fabrication artisanale, pôle de distribution pour le BTP…

Nous réfléchissons également à l’intégration des activités artisanales en pieds d’immeubles ainsi qu’à la verticalisation de l’immobilier. En effet, l’intégration des petites entreprises artisanales dans le centre-ville est majeure pour leur développement, l’animation du tissu économique et l’offre de services aux résidents.

La communication et concertation de proximité sont également au cœur de nos préoccupations. En effet, les habitants des quartiers couverts par Euroméditerranée sont confrontés à de nombreux problèmes économiques, sociaux et culturels. Au-delà de la création d’emplois, l’offre de formation et les politiques d’insertion jouent un rôle majeur.

C’est pourquoi l’EPAEM a développé un partenariat avec Pôle Emploi et des actions spécifiques telles que des forums emploi et une politique volontariste de clauses d’insertion. La promotion de l’innovation sociale et de nouveaux modèles économiques est au cœur de cette stratégie.

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