GUY LABORDE & JOSÉ LOPEZ DEL HOYO :
PRÉSIDENT DE L’UNICEM & PRÉSIDENT DU SNBPE
Le 07/05/2013
A l’occasion des journée portes ouvertes de l’UNICEM dans toute la France organisées les 31 mai, 1ers et 7 juin prochains pour découvrir les différentes carrières et outils de production, Guy LABORDE Président de l’UNICEM (L’Union Nationale des Industries de Carrières Et Matériaux de construction,1 milliard de CA, ) et José LOPEZ DEL HOYO président du SNBPE ( Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi) reviennent sur leur activité en chiffre, les matériaux extraits des carrières traitées. Ils nous font part des perspectives économiques de la filière, des politiques de DD et RSE mises en place et des projets à venir…
Pouvez-vous nous présenter la SNBPE et l’UNICEM en quelques chiffres…
L’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction est la fédération qui regroupe la quasi-totalité des industries extractives de minéraux ainsi que les fabricants de divers matériaux de construction (bétons, mortiers, plâtre…). La plupart de ces activités alimentent le secteur du BTP.
L’UNICEM regroupe 17 syndicats de branche et 19 unions régionales. Les syndicats qui lui sont affiliés comptent 1400 entreprises adhérentes. La fédération est membre du MEDEF.
En France, la filière BPE compte 1800 Unités de production, et 160 au niveau de la région PACA-Corse.
La région PACA est la 3eme région de France en termes de volume de Béton Prêt à l’Emploi produit, avec 3 600 000 mètres cubes en 2012, soit 10% de la production nationale.
Premier maillon de l’acte de construire, en amont de la filière du BTP, les 116 entreprises adhérentes à l’UNICEM PACAC constituent un secteur clé de l’économie régionale avec :
- 445 établissements générant près de 4.400 emplois directs
- Un chiffre d’affaire annuel de plus de 1 milliard d’euros
- 32,5 millions de tonnes granulats
- 8 millions de tonnes d’autres matériaux de carrières pour l’industrie
- près de 4,5 millions de m3 béton prêt à l’emploi
- 2,19 millions de tonnes produits en béton
Combien de carrières compte notre région et combien de tonnes de matériaux y sont extraits ?
Dans la région Provence Alpes Côte d’Azur, on compte, à ce jour, 240 exploitations de carrières destinées à différents usages (granulats, ocre, pierre de taille…) et de dimensions diverses (familiales ou industrielles)
Les productions de matériaux sont à l’image industrielle des départements : élevées dans les Bouches du Rhône et les Alpes Maritimes et faibles dans l’arrière-pays
Environ 32 millions de tonnes de matériaux relativement diversifiés sont extraits annuellement dans la région pour divers usages, parmi lesquels :
- du calcaire sur le massif de la Nerthe dans les Bouches du Rhône pour la fabrication de la chaux ;
- du sable siliceux dans le Vaucluse pour alimenter les fabriques de verre ;
- du porphyre dans le Var pour la réalisation des couches de roulement des chaussées ;
- des marnes et du calcaire dans les Alpes Maritimes pour la fabrication de ciment ;
- des argiles dans la région de Salernes dans le Var ;
- de l’ocre dans le Vaucluse pour des usages artisanaux ;
- du calcaire et des alluvions dans tous les départements pour la construction des bâtiments et ouvrages publics.
Quel est l’avenir du béton et des carrières ?
Les activités de carrières et de production de béton s’inscrivent dans une logique de pérennisation du tissu économique local. Ce sont des activités indélocalisables par nature. Il serait anti économique et anti environnemental d’imaginer importer des granulats d’autres régions, voire d’autres pays. il en est de même pour le Béton prêt à l’emploi, matériau frais qui doit, conformément aux normes en vigueur, être produit, livré puis mis en place dans un délai de 2 heures maximum. C’est pourquoi la distance moyenne entre une unité de production et un chantier est d’une quinzaine de kilomètres. Ainsi c’est l’emploi local qui est défendu par la filière.
Quelles sont les actions RSE mises en place par vos syndicats ?
L’UNICEM a mis en place, en 2004, une démarche volontaire collective de progrès environnemental portée par l’association « Charte Environnement des industries de carrières ». Cette démarche a pour objet l’amélioration continue des pratiques : les professionnels qui y sont engagés s’impliquent en parcourant un chemin de progrès (audits externes, plans d’actions, …) tout en bénéficiant de services d’accompagnement (conseils, études…).
De son côté le SNBPE propose de nombreux outils inscrits dans une démarche sociétale : recommandations et documents de prévention sécurités, logiciel de calculs des impacts environnementaux du béton dans un ouvrage, partage de bonnes pratiques environnementales…
Je vous invite d’ailleurs à profiter des journées portes ouvertes organisées les 31 mai, 1er et 7 juin prochains pour découvrir nos carrières et nos outils de production.
Justement le 31 mai et 1er et 7 juin 2013, se tiendront les Journées Portes Ouvertes de l’UNICEM dans toute la France, quelles seront les sites de produiront accessibles ?
Au cours de cette opération, plus d’une centaines de sites de production ouvriront leurs portes afin de faire connaître au grand public la filière minérale.
La profession se mobilisera pour faire découvrir ses activités et expliquer aux petits comme aux grans; le monde des carrières et des minéraux de construction (sables et graviers, béton prêt à l’emploi, pierre naturelle, craie, minéraux industriels…).
Seront proposés : des visites (carrières, unités de production de béton prêt à l’emploi, usines d’agglos…), des ateliers pour enfants, des animations ludiques (cinduite d’engins…)…
1. Carrière de Mondragon (84) – 1er juin
2. Site de Piolenc (84) – Carrière et usine d’agglos – 31 mai
3. Carrière de Mazan (84) – 1er juin
4. Carrière de Mallefougasse (04) – 31 mai
5. Carrière de Peyrolles – Les Chapeliers (13) – 7 juin
6. Site de Bouc Bel Air (13) – Centrale BPE et dépôt – 31 mai
7. Carrière de Marseille « Saint Tronc » (13) – Carrière, centrale BPE et usine d’agglos – 31 mai
8. Carrière de Marseille Sainte Marthe (13) – 1er juin
9. Carrière de Signes « Croquefigue » (83) – 31 mai
10. Carrière du Revest-les-Eaux (83) – 1er juin
11. Carrière des Grands Caous (Saint Raphaël) (83) – 31 mai
12. Carrière de Callas « La Joyeuse » (83) – 31 mai
13. Carrière de Gourdon – Bar sur Loup (06) – 1er juin
14. Carrière du Rizzanèse (Corse) – 31 mai
Quels sont vos projets à venir pour la RSE ?
En 2012, une stratégie de développement durable a également été mise en place avec l’objectif clair de tirer l’ensemble de la filière vers le haut.
La stratégie se découpe en 4 axes et comporte 19 objectifs qui répondent aux grands enjeux de développement durable qu’elle a définis et font l’objet de plans d’actions précis.
Ces actions font l’objet d’un suivi permettant d’en mesurer, à partir de critères qualitatifs et quantitatifs, la bonne mise en œuvre et l’efficacité.
Leurs résultats font l’objet de bilans périodiques. Une communication des engagements, actions et résultats est assurée auprès des parties prenantes ; elle conduit en particulier à organiser un dialogue constructif avec les principaux interlocuteurs externes de la profession.
Cette démarche constitue ainsi un processus d’amélioration continue.
En région, la journée des associations est organisée le 21 juin prochain par l’UNICEM PACA. C’est un rendez-vous important qui permet aux professionnels et aux associations locales d’échanger sereinement.
A noter également le colloque prévu le 13 décembre sur le thème de la Biodiversité. A cette occasion de nombreux scientifiques et spécialistes seront présents.
Quelles sont les perspectives économiques ?
Les dernières enquêtes menées auprès des professionnels du bâtiment et des travaux publics ne traduisent ni d’amélioration ni de franche dégradation de leurs perspectives. Dans les TP, le premier trimestre 2013 s’annonce très mitigé et sensiblement perturbé par les aléas climatiques, en particulier en janvier. Quant aux promoteurs immobiliers, leur opinion sur les projets de mises en chantier, qui demeure à bas niveau, s’est tout juste redressée en janvier 2013 à l’image, d’ailleurs, de leurs anticipations sur la demande de logements neufs. Il est vrai que les ventes en résidentiel neuf se sont sensiblement infléchies en 2012 (-18 % par rapport à 2011) et que les stocks se sont étoffés (+23,4 %) en dépit d’un net ajustement de l’offre mise en vente (-11,4 %). Les encours de logements ont notamment augmenté en raison d’une forte hausse des annulations de réservations à la vente (+38,5 % entre 2012 et 2011) mais au final les niveaux de stock demeurent néanmoins largement acceptables au regard des besoins en logements et de la moyenne de longue période. On dénombrait ainsi 89 929 logements en stock à la fin du quatrième trimestre 2012 (contre 77 362 en moyenne entre 2005-2012) parmi lesquels seulement 39 437 logements (dont 35 206 appartements) sont véritablement commencés ou terminés, les autres restant à l’état de projet.
Les résultats des premiers mois de l’année sont affectés par les intempéries en janvier et par un effet de base en février. Pour l’heure il apparaît encore prématuré de changer les prévisions qui sont maintenues à 3% pour les granulats et -5% pour le BPE.
Malgré une conjoncture difficile, la filière a su proposer des arguments solides pour maintenir une activité à un niveau équivalent à celui des années 2004/2005, qui étaient déjà historiquement relativement hauts.
La baisse de volume produit, si elle est réelle, reste donc relative.
La vraie difficulté est l’impossibilité d’avoir une vision à moyen terme du marché. Les indicateurs nous limitent globalement à des prévisions à maximum 6 mois. Selon les secteurs cette visibilité est plus faible.
Le besoin en logements et en infrastructures nous permet néanmoins de deviner un potentiel d’activité à l’horizon 2015.