JULIEN FRANCAIS :

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CNR

Le 23/02/2016

Julien Français, vous êtes directeur général de CNR. CNR est le 1er producteur français d’énergie 100% renouvelable et le gestionnaire du fleuve Rhône, de la frontière suisse à la Méditerranée. Par ses activités d’énergéticien vert et d’aménageur des territoires traversés par le fleuve, CNR a dans son ADN le développement durable. Avec vos engagements RSE combinée à une démarche active d’innovation, vous allez plus loin. C’est ce que vous nous expliquerez lors de l’atelier «Energies Vertes : quels modes de financement ? Quelles solutions pour les entreprises et les collectivités pour une fourniture d’électricité 100 % renouvelable ? »

Tout d’abord, présentez-nous en quelques mots CNR et son modèle de développement…

CNR (la Compagnie Nationale du Rhône) est le 1er producteur français d’électricité exclusivement renouvelable, avec un mix énergétique issu historiquement de l’hydraulique, avec nos 19 centrales et barrages sur le fleuve, puis étendu à l’éolien et au photovoltaïque. 

En tant que gestionnaire du fleuve Rhône, nous raisonnons toujours selon une logique de conciliation des usages de l’eau et d’équilibre entre intérêt général et performance économique. Les recettes tirées de l’hydroélectricité nous permettent depuis 1934 de remplir nos deux autres missions de concessionnaire : développer le transport fluvial et favoriser l’irrigation et les usages agricoles en Vallée du Rhône. Cet équilibre se retrouve dans notre actionnariat mi-public, mi-privé et dans l’approche partenariale avec laquelle nous menons nos actions pour aménager durablement les territoires et nos développements. Chaque année, nous consacrons par exemple plus de 30 millions d’euros pour co-construire avec les acteurs locaux des projets autour de l’énergie verte, de la voie d’eau, du développement touristique ou encore de la préservation de la biodiversité. 

Quels sont vos engagements RSE ?

Vous l’avez compris, nous avons déjà une forte culture du dialogue avec les parties prenantes et un sens de l’intérêt général qui forgent notre démarche RSE. Nous sommes allés plus loin en 2015, année de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte et de la COP 21. Nous avons pris 9 engagements pour la transition énergétique et le climat qui couvrent l’ensemble des champs d’activité de notre entreprise : énergies renouvelables, agriculture durable, mobilité verte… La RSE est pour CNR un levier qui nous permet de répondre aux défis de la transition énergétique : participer à la formation des consommacteurs de demain ; associer citoyens et collectivités à nos projets de parcs éoliens ou photovoltaïques. Enfin la RSE, c’est du concret aussi au sein de CNR : nous menons plus de 50 actions en interne afin que chacun de nos 1360 salariés se sente impliqué dans notre entreprise durable.

Comment partagez-vous votre expertise du fleuve et plus globalement des énergies renouvelables ? 

Acteur intégré, nous maîtrisons toute la chaîne de création de valeur, de la conception de nouveaux ouvrages à leur exploitation et à la commercialisation de l’énergie produite. L’expérience acquise sur le fleuve depuis plus de 80 ans en ingénierie hydroélectrique et fluviale, nous la proposons en France et l’exportons même à l’international. Nous avons ainsi conçu les nouvelles écluses du canal de Panama ! Nous mettons aussi notre savoir-faire au service d’autres producteurs d’énergie verte en leur fournissant des prestations de prévision météorologiques pour optimiser leur production ou en vendant leur énergie sur les marchés européens. Enfin, nous agissons pour une mobilité électrique durable, en fournissant notre énergie verte comme « carburant » aux véhicules électriques et déployons notre corridor électrique en vallée du Rhône. 

Le thème du Forum RESET 2016 c’est l’innovation et la RSE, comment se positionne CNR sur ce sujet ?

Je ne vous donnerai qu’un seul exemple : notre implication dans l’hydrogène vert. Cette filière innovante au service de la transition énergétique permettra bientôt de stocker l’électricité d’origine renouvelable, de réduire le bilan carbone des industriels et d’accompagner la mobilité électro-hydrogène.

Concrètement notre entreprise s’est engagée sur plusieurs projets pour créer cette nouvelle filière industrielle :

– Déploiement d’une flotte de véhicules électriques avec prolongateurs d’autonomie hydrogène dans le cadre du projet Hyway. Une 1ère station de recharge hydrogène est opérationnelle à Lyon et nous avons programmé pour début 2017 la mise en place d’une station de recharge avec production d’hydrogène 100 % vert sur site.

– Participation aux côtés de GRT Gaz au projet Power to Gas, JUPITER 1000, premier démonstrateur en France pour valoriser les surplus d’électricité renouvelable et recycler le CO2, basé dans la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer.

Nous sommes très actifs dans d’autres domaines, qui contribuent également à notre responsabilité d’entreprise, comme la préservation de la richesse écologique du fleuve. Nous menons par exemple des travaux de recherche pour établir des inventaires biologiques des poissons par ADN-environnemental ou encore favoriser les écosystèmes des berges. Dans le secteur de l’agriculture durable, nous soutenons dans la Drôme les projets expérimentaux de la plate-forme des Techniques Alternatives et Biologiques pour accompagner les adaptations nécessaires de l’agriculture face au changement climatique et du pôle spécialisé en toxicologie ECOTOX, qui étudie les effets des contaminants sur l’environnement et sur les hommes

Je vous invite à venir échanger lors de l’atelier Energies Vertes sur l’ensemble de ces sujets le 8 mars prochain.

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