ERIC MOLINIE :
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU GROUPE DALKIA ET PRÉSIDENT DE LA COMMISSION ETHIQUE ET DÉONTOLOGIE DU GROUPE EDF
Le 28/01/2015
ERIC MOLINIE, vous êtes aujourd’hui Secrétaire Général du Groupe Dalkia et Président de la Commission Ethique et Déontologie du groupe EDF. Vous avez été précédemment Directeur adjoint de la Direction Développement Durable du Groupe EDF, Président de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité ainsi que du Samu Social de Paris. Dans cette interview, vous nous présenterez Dalkia, son intégration dans le groupe EDF en juillet 2014 et ses engagements Développement Durable. Vous nous parlerez également des 20 propositions pour développer la RSE en France que vous avez remis au gouvernement en 2013, et des sujets que vous aborderez à la plénière le 12 février 2015.
Dalkia en quelques chiffres ?
Dalkia est un groupe de 12 430 collaborateurs engagés dans la gestion de l’énergie avec 3 grandes activités : les réseaux de chaleur et de froid, les services énergétiques aux industriels et aux bâtiments. En 2013, nous gérions ainsi 87 000 installations énergétiques dont 315 réseaux de chaleur et de froid desservant 2,1 millions de logements collectifs, 2 300 sites industriels, 21,9 millions de m² de bâtiments et 2 000 établissements de soin. Enfin, notre chiffre d’affaires était de 3,5 milliards d’euros.
Ainsi, Dalkia, en entretenant un dialogue et une collaboration durable avec ses clients, a tout naturellement anticipé l’évolution des modes de production et de consommation de l’énergie. Cette modernisation, qui s’inscrit dans la transition énergétique, est un enjeu majeur, source de progrès économique, social et environnemental tant pour nos clients que pour nous.
Tous nos efforts se sont donc tournés vers l’efficacité énergétique pour nos clients. S’engager dans le développement de nouveaux systèmes énergétiques, c’est concevoir, réaliser et gérer des installations toujours plus performantes, plus économes et réduisant les émissions de gaz à effet de serre. En 2013, Dalkia a contribué à économiser 2,5 millions de tonnes de CO2 .
Quels sont les axes majeurs de développement pour Dalkia depuis son intégration au Groupe EDF ?
En intégrant le groupe EDF, Dalkia s’inscrit complètement dans le défi de la transition énergétique et permet ainsi à ses clients de bénéficier d’une maîtrise complète de l’ensemble de la chaîne énergétique, de la fourniture d’énergie jusqu’à l’optimisation de leur consommation, en passant par la maintenance et le pilotage des installations. Cette filiation nous offre également l’opportunité de nouvelles synergies au sein du groupe et avec ses autres filiales.
Quelles sont les axes mis en place par le groupe Dalkia en matière de RSE ?
Conscient des grands défis économiques, environnementaux, sociaux et sociétaux, Dalkia s’est engagé pour un développement durable selon trois axes :
Une croissance durable de notre activité au bénéfice de nos clients en promouvant auprès de nos clients les énergies locales et renouvelables et des contrats intégrant des engagements de performance énergétique. A titre d’exemple, la ville et la communauté d’agglomération de Montluçon ont signé avec Dalkia pour 10 ans, le premier contrat de performance énergétique de la région en 2010. Il couvre la totalité du patrimoine de la ville, c’est-à-dire 96 sites, soit plus de 108 000 m2 de surface chauffée.
Des compétences au service de la création d’économies d’énergie en contribuant à la préservation des ressources naturelles, la réduction des émissions de CO2 et la maitrise des impacts environnementaux significatifs de nos activités. Depuis 2013, Dalkia met en place dans chaque région des centres de pilotage centralisé ainsi que des audits énergétique sur sites permettant d’améliorer l’efficacité énergétique des installations.
Une politique socialement responsable en agissant au quotidien pour la diversité, l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations, en mettant le développement des compétences au cœur de la gestion des ressource humaines, et en prenant des engagements significatifs de réduction des accidents de travail. Dalkia vient de renouveler son label diversité obtenu en 2011 et de s’engager dans une démarche de déploiement du référentiel MASE sur la santé et sécurité au travail.
En 2015, Dalkia va revisiter ses engagements Développement Durable en s’inscrivant dans les onze engagements de responsabilité d’entreprise du groupe EDF et de sa politique Développement Durable.
En juin 2013, vous avez remis au Gouvernement français 20 propositions pour développer la RSE en France, pouvez -vous nous dire un peu plus sur le sujet ?
Suite à l’engagement pris lors de la conférence environnementale de promouvoir la vision française de la RSE, nous avons remis en juin 2013 au Ministre de l’Economie et des Finances avec Mme Lydia BROVELLI ainsi que M Xavier DRAGO un rapport sur la Responsabilité Sociale et Environnementale des Entreprises. Ce rapport présente 20 propositions pour renforcer la démarche RSE des entreprises, des organisations et des administrations publiques. Il est le fruit de plusieurs mois de travail, d’analyse et d’auditions de plus de 200 personnes issues du monde économique, financier, associatif et publique.
Ces propositions sont organisées autour de quatre axes de progrès : le développement d’une culture de performance globale, l’amélioration de la fiabilité des informations extra-financières, le développement de l’investissement responsable et le positionnement de la France à l’international en matière de RSE.
Ce rapport a été présenté en 2014 à la plateforme d’action globale RSE mise en place par le Premier Ministre ainsi qu’à la Conférence Sociale. Nos propositions font aujourd’hui l’objet de groupe de travail au sein de la plateforme RSE dont le premier bilan a été présenté au Conseil Economique et Social. Nous avons préconisé, par exemple, la création d’un label ISR français et européen qui est en cours de construction.
Enfin vous serez notre invité lors de la plénière du 12 février, citez nous un point que vous aimeriez mettre en avant ?
A l’heure où la transition énergétique est au cœur des débats parlementaires, les collectivités comme les industriels ont un rôle déterminant pour relever ce défi crucial pour l’avenir de notre planète : la lutte pour une énergie durable afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Et même si la politique énergétique se décide souvent aux niveaux national et européen, elles se concrétisent sur le terrain au cœur des territoires. Ainsi la rénovation énergétique des bâtiments, le recours à des énergies renouvelables locales et à des technologies innovantes permettent aux collectivités de réduire leur empreinte carbone, de soutenir le tissu économique et social et de lutter contre la précarité énergétique.