BERNARD OLIVER :

PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION RÉGIONALE DES HLM PACA CORSE

Le 16/07/2012

Bernard Oliver, vous êtes le Président de l’association Régionale des HLM PACA Corse, ( 285000 logements, soit 11 % des résidences principales, contre 17 % au plan national) , dans cet ITW vous revenez sur la situation du logement social sur notre région, des politiques mise en place pour améliorer le bien être des habitants. Vous nous faites part des résultats des nombreux partenariats mis en place avec EDF, la Région, l’Ademe entre autre et concluez sur vos projets 

Quelle est la situation du logement social sur notre Région ? 

 

L’Association régionale des organismes Hlm des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse fédère la quarantaine d’organismes Hlm qui exercent tout ou partie de leur activité sur ces territoires ; elle a une mission de représentation institutionnelle auprès des pouvoirs publics et de la société civile, elle contribue à professionnaliser les salariés des organismes, et à améliorer l’image du logement social et des organismes Hlm auprès du grand public. Elle représente également sur les territoires la confédération nationale du mouvement Hlm (l’Union sociale pour l’habitat, ex-Union nationale des Hlm).

Le parc Hlm en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui comprend environ 285 000 logements, est à la fois l’un des plus importants des régions françaises, et en même temps l’un des plus faibles rapporté au nombre d’habitants : il ne représente en effet que 11 % des résidences principales, contre 17 % au plan national. Or notre région est l’une des plus dynamiques de France, au plan du développement démographique comme sur celui du développement économique. Les besoins en logement en général, et en logements sociaux en particulier, sont donc énormes, en particulier sur la zone littorale ; les revenus des populations, contrairement à une idée répandue, sont plutôt modestes, y compris sur la Côte d’Azur, et notre région est celle qui compte le plus de demandeurs prioritaires au titre du Droit au logement (DALO) après l’Ile-de-France. Plus de 70 % des ménages sont « ayant droits » au logement social dans nos grandes villes régionales.

En 2008, sur les 963 communes de PACA, 160 relevaient de l’article 55 de la loi SRU, qui prévoit 20 % de logements sociaux dans les agglomérations urbaines ; le retard accumulé est énorme, et très difficile à rattraper dans un contexte de foncier rare et cher, de coûts de construction élevés, et de réticence des populations à l’implantation de logements sociaux, qui se traduisent par de nombreux recours contre les permis de construire. Malgré ces handicaps, nous avons presque triplé le nombre de logements financés au cours des 5 dernières années.

L’été est souvent un mois de tension dans les HLM, existent t-ils des politiques mise en place pour améliorer le bien être des habitants ? 

La relation des organismes Hlm avec leurs « usagers-locataires » s’inscrit dans une histoire plus que centenaire, et dans une gouvernance tout-à-fait originale puisque ceux-ci sont représentés par des administrateurs locataires élus au suffrage universel dans les Conseils d’administration des organismes, quel que soit leur statut (offices publics, sociétés privées, coopératives), ainsi que dans les Commissions d’appel d’offres ou d’attribution des logements. 

Nous sommes donc dans une transparence des comptes et des procédures, formalisée par les textes, qui ont établi de longue date une véritable concertation entre organismes et locataires. C’est pourquoi le logement social « à la française » est classé au plan européen comme « Service Social d’Intérêt Economique Général », et échappe pour partie aux règles de marché, sans s’affranchir de celles relatives à la mise en concurrence, dans une logique d’optimisation du rapport qualité/prix des prestations que nous proposons à nos locataires.

Pour ce qui est de la vie sociale dans les quartiers, particulièrement pendant les vacances, les organismes Hlm s’inscrivent dans le cadre de la politique de la Ville, et des actions conduites par les pouvoirs publics, notamment en période estivale.

De nombreux partenariats sont mis en place avec EDF, la Région, l’Ademe entre autre, quels sont leurs buts et leurs résultats ? 

L’AR Hlm PACA & Corse, fédération régionale des organismes Hlm, entretient de nombreux partenariats institutionnels avec le niveau régional des grandes banques ou entreprises nationales (Caisse des dépôts, Caisses d’épargne, grands opérateurs de l’énergie), des fédérations professionnelles des acteurs de la construction, ou des pouvoirs publics : préfectures de région ou de départements, services déconcentrés de l’Etat, ADEME, collectivités territoriales et intercommunalités, associations, etc.

Dans le domaine du développement durable, et plus particulièrement des économies d’énergie et de fluides, nos préoccupations à moyen terme rejoignent celles de court terme de nos locataires en matière de maîtrise des consommations énergétiques et des charges d’eau. 

C’est pourquoi nous avons contribué à la mise en place et à l’animation du programme RHEA de la Région PACA, qui vise à améliorer les performances énergétiques du parc Hlm, sans oublier l’amélioration du confort des logements ni l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR), dont le nombre ira croissant dans le cadre d’une politique de maintien à domicile des personnes âgées. Plus de 40 organismes Hlm régionaux ont conventionné avec la région sur la base d’un programme triennal d’amélioration, dont l’Association régionale sera chargée de veiller à ce qu’il intègre un accompagnement social des travaux permettant une bonne appropriation par les habitants . Dans cette même perspective, nous avons organisé avec l’Etat, la Région et l’ADEME la possibilité d’utiliser les fonds structurels européens au bénéfice du logement social, ainsi qu’un concours « bas-carbone » avec EDF pour favoriser l’émergence de projets innovants en neuf et en réhabilitation.

Quels sont vos nouveaux projets ? 

Nous avons engagé une démarche de bilan et perspectives des opérations de rénovation urbaine dans nos deux régions, afin d’être prêts à répondre aux pouvoirs publics sur ce qui reste à faire dans les quartiers qui ont bénéficié de « l’ANRU I », et des quartiers à inscrire dans « l’ANRU II ». 

Nous sommes également très préoccupés par les enjeux de sécurité et de tranquillité résidentielle dans nos quartiers ; nous travaillons beaucoup avec les services de police et de justice pour répartir au mieux les rôles respectifs des uns et des autres face à des situations de terrain inédites. 

D’une façon générale, nous travaillons sur la répartition des rôles entre les organismes Hlm et les autres acteurs du territoire dans le domaine de la « gestion urbaine et sociale de proximité » afin de veiller à une juste répartition des charges entre le locataire et le contribuable.

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