BERNARD BELLETANTE :

Dans un monde où les marchés sont en permanence connectés et n’ont plus de frontières, où les entreprises sont confrontées à des transformations économiques, politiques, scientifiques permanentes, la formation des managers et des dirigeants doit se concevoir de façon mondiale.

BEM et EUROMED partagent une vision commune et ont décidé de s’unir pour constituer un pôle d’excellence en matière de formation au niveau européen et pour contribuer à l’attractivité et au rayonnement international de leurs territoires.

En créant KEDGE Business School, nous souhaitons créer une marque à très forte notoriété nationale et internationale et une école qui recrute et qui forme des étudiants et managers dans le monde entier. La fusion nous permettra de mieux développer l’excellence académique et l’innovation pédagogique, permettant de conserver la reconnaissance nationale et internationale. Ceci dit, nous reconnaissons l’importance de cultiver des orientations sociales fortes : respect des diversités, management responsable tout en développant nos territoires en partenariat avec le tissu économique local.

Quelle est la place de la RSE dans cette fusion ?

Les menaces actuelles et futures sur la pérennité de notre humanité conduisent à réinterroger nos modèles de croissance et nos critères de prospérité (santé, éducation, travail).

Un nouveau contrat entre « business » et « société », fondé sur la confiance et la justice, verra le jour. Il influencera le comportement professionnel des communautés dirigeantes, pour un ancrage plus fort dans la société.

KEDGE Busines School a pour mission de développer par sa recherche, son enseignement et son engagement sociétal des « bâtisseurs de futurs », des dirigeants d’organisations le plus souvent planétaires.

La responsabilité sociétale est au cœur des valeurs de nos deux institutions, donc il est normal que cet aspect soit fortement présent dans ce processus de fusion.

Des représentants « RSE » des deux écoles travaillent avec les autres membres du comité de fusion afin d’assurer que KEDGE Business School soit une institution d’enseignement supérieur véritablement responsable. Le chantier de la RSE est un chantier transversal avec des objectifs propres, il vise aussi de fait à irriguer les autres chantiers pour tenter d’apporter sinon des réponses au moins des arguments aux injonctions contradictoires entre mission générale et objectifs opérationnels.

Quelle sera la stratégie RSE de Kedge ?

La mission de KEDGE sera de former des « décideurs » qui, dans le mouvement et la complexité, arbitrent avec justice et responsabilité. KEDGE Business School revitalise ainsi l’idée et la culture du « manager responsable», où l’excellence et la performance s’incarnent également dans la transmission, l’humilité, la construction d’une relation durable, des valeurs fortes.

Nous allons capitaliser sur le travail des années précédentes de nos deux institutions sur la thématique de la RSE pour garantir le maintien de la position de leader avec Kedge. Nous comptons aussi poursuivre et étendre notre présence à l’international par le développement des actions de lobbying.

Le grand enjeu sera de faire en sorte que la dimension RSE de la stratégie devienne une réalité en déclinant les principes de RSE dans le processus de fusion (programmes, recherche, gouvernance, gestion des ressources, réseaux et partenariats).

Comment va-elle se déployer dans l’école ?

Une task force RSE est en cours de création dans chacune des deux écoles afin de mieux travailler sur les enjeux RSE et la mise en œuvre d’objectifs communs et distincts. Nous sommes toujours à l’étape du repérage et de l’harmonisation des indicateurs RSE et du reporting institutionnel mais l’implémentation du Plan Vert (issue de l’Article 55 de la loi Grenelle) constituera un réel outil de pilotage de la nouvelle structure et stratégie RSE de KEDGE.

Bien sûr, les projets en cours de chaque établissement seront élargis dans l’autre (chaires, think-tank, dispositifs, ..).

Quelles sont les grandes actions RSE tournée vers le territoire ?

L’ancrage territorial est extrêmement important pour notre école et nous allons continuer à travailler avec nos parties prenantes locales afin de promouvoir un développement durable de notre territoire. Les axes de nos actions territoriaux « RSE » s’articulent autour de trois pôles :

L’innovation responsable : à travers notre Business Nursery, un dispositif opéré par Euromed Management pour l’ensemble des étudiants de la région afin de les accompagner dans leurs démarches de création d’entreprises innovantes et d’insertion professionnelle. Elle offre un accompagnement personnalisé afin de permettre aux étudiants et jeunes diplômés de créer et de concevoir un projet autour d’une entreprise responsable, innovante, technologique, d’usage, ou de business model durable.

Un apprentissage par l’engagement : à travers les Projets étudiants (Pro-Act) obligatoires qui intègrent les notions de la RSE. L’impact de ces projets sur le territoire est important. L’année dernière, par exemple, l’association étudiante Phoenix a effectué plus de 19 000 heures de tutorat dans les quartiers les plus défavorisés de Marseille.

L’accompagnent et le lobbying pour un territoire plus durable : une institution engagée telle que la nôtre a aussi le devoir de porter les valeurs de la RSE auprès de ses parties prenantes. Nous poursuivrons notre collaboration avec nos confrères, les autorités publiques, les entreprises et la société civile locale afin de tirer tout le monde vers le haut. Cela veut dire, mettre notre savoir-faire et nos connaissances au profit de notre communauté.

Une dernière question. Est-ce qu’il y a une action RSE que l’école mène sur ces campus que vous souhaitez partager avec nous ?

Il y a un an Euromed Management a lancé un dispositif dénommé Wellness. Ce service de l’école vise la performance individuelle, la prévention des risques psychosociaux, mais surtout la promotion du bien-être et l’amélioration de la qualité de vie des étudiants. 

La création de cette cellule de soutien, et d’un projet plus global d’accompagnement des étudiants euromédiens, repose sur une initiative autonome portée par une équipe de personnels bénévoles de l’administration et du corps professoral. 

Le dispositif s’inscrit dans une approche globale de la santé, au sens où l’OMS la conçoit aujourd’hui, à travers une perception positive de l’état de santé qui vise l’augmentation des ressources, et non plus seulement comme l’absence de maladie. C’est une approche moderne de la santé, qui tient compte de ses différentes branches : physique, psychique, mais aussi sociale. Le dispositif s’inscrit dans une perspective de promotion de la santé, perspective qui confère aux individus, groupes ou populations, les moyens d’assurer un contrôle sur leur propre santé : il s’agit ainsi de rendre les étudiants acteurs de leur santé, et de leur vie plus généralement.

Pour cela, le dispositif propose une action aux trois niveaux de prévention : primaire, secondaire et tertiaire. Cette approche est complète, permettant d’accompagner les individus et de promouvoir leur bien-être sur du long terme. Pour qu’une politique de prévention soit efficace, elle se doit d’agir en réponse aux situations difficiles mais également en amont des problèmes, en sensibilisant les individus à l’adoption de comportements adaptés et en prévenant des conséquences néfastes de la mise en place de certaines pratiques ou attitudes.

Plus d’information sur ce dispositif peut se trouver sur le site de Wellness : 

https://etudiant.kedge.edu/services-aux-etudiants/vie-sur-les-campus/wellness