QUENTIN BICHI
Directeur de LINKPICK
Le 02/09/2025
Quentin Bichi, directeur de LINKPICK, entreprise spécialisée en RHtech (technologies appliquées aux ressources humaines) et Edtech (technologies dédiées à l’éducation), accompagne les entreprises dans le recrutement de stagiaires et d’alternants. Alors que de nombreux étudiants peinent à trouver une entreprise depuis les dernières annonces gouvernementales, il nous partage son regard de terrain.
Coût réel, avantages pour l’entreprise : il fait le point sur ce que l’on oublie souvent de dire : recruter ce type de profils reste très avantageux, alors allez-y, n’hésitez plus !
Qu’observez-vous sur le terrain ?
Sur le terrain, nous constatons un paradoxe : d’un côté, des milliers d’étudiants recherchent activement un stage ou une alternance pour valider leur année scolaire ; de l’autre, beaucoup d’entreprises ne mesurent pas à quel point l’accueil d’un alternant ou d’un stagiaire peut être simple, rapide et avantageux.
Résultat : certaines formations sont menacées faute d’entreprises partenaires, ce qui met directement en péril la réussite des jeunes. Notre rôle est justement de créer ce pont entre les deux mondes avec des missions variées à plusieurs niveaux (mise en relation, simplification des processus, digitalisation, …).
Quelle est la mission de LINKPICK ?
Notre mission principale est double :
Pour les entreprises : simplifier et optimiser le recrutement de stagiaires et alternants, en leur apportant des profils adaptés et prêts à s’investir.
Pour les écoles et les étudiants : sécuriser le parcours de formation en multipliant les opportunités d’embauche et en évitant que des cursus ferment faute de solutions.
Concrètement, nous travaillons main dans la main avec les établissements, les entreprises et les jeunes pour fluidifier un marché qui souffre encore d’un manque de visibilité et de coordination.
La demande concerne-t-elle tous les domaines ?
La RSE est effectivement un secteur en forte demande, car de plus en plus d’entreprises doivent répondre à des enjeux réglementaires et sociétaux. Mais ce n’est pas un cas isolé : nous observons la même difficulté dans de nombreux domaines — commerce, informatique, gestion, communication, immobilier, etc. Cela reflète une réalité plus large : l’entreprise a besoin de compétences opérationnelles rapidement, tandis que les étudiants ont besoin d’un tremplin.
Qu’en est-il des aides de l’État ?
Il est vrai que certaines aides ont été revues à la baisse ou conditionnées différemment, ce qui peut freiner certaines entreprises. Mais, malgré cela, le coût d’un alternant reste extrêmement avantageux. Par exemple, pour un contrat en alternance, l’entreprise bénéficie d’exonérations de charges, d’une rémunération adaptée à l’âge de l’étudiant et d’une prise en charge de la formation par l’OPCO.
Aides de l’État : chaque contrat ouvre droit à une subvention pouvant aller jusqu’à 5 000 € par an (selon la taille de l’entreprise), jusqu’à 6 000 € pour une personne en situation de handicap.
Exonérations de charges : grâce à la loi Fillon, l’employeur bénéficie d’une réduction d’environ 70 % des cotisations sociales.
Rémunération adaptée : le salaire de l’alternant est calculé en fonction de son âge et de son niveau d’études, ce qui en fait un coût maîtrisé pour les entreprises que nous accompagnons.
Prise en charge de la formation : les frais pédagogiques sont financés par l’OPCO, en moyenne à hauteur de 8 000 € par an (trouver son OPCO avec son IDCC ou NAF).
Donc un salaire autour des 1 000 € par mois, une aide de 5 000 € par an, soit un coût réel pour l’employeur d’environ 600 € par mois.
Pour un stage, la gratification reste limitée et très accessible pour l’employeur :
La gratification obligatoire s’élève à environ 5 € de l’heure, sauf pour les stages de moins de deux mois qui ne sont pas rémunérés.
Dès que le stage dépasse ce seuil, la gratification s’applique rétroactivement à partir du premier jour.
La durée maximale d’un stage est de 6 mois.
Autrement dit, même avec moins d’aides qu’auparavant, accueillir un jeune reste une décision gagnante financièrement, avec une vision à long terme possible.
En dehors du coût, quels sont les autres avantages ?
Le premier avantage, c’est le renfort opérationnel : un étudiant motivé vient soutenir les équipes sur des missions concrètes. Ensuite, il y a la transmission et la formation : accueillir un alternant, c’est aussi former la relève et surtout identifier de futurs talents à recruter durablement. Enfin, il y a un impact d’image et de responsabilité sociale : une entreprise qui ouvre ses portes aux jeunes valorise sa marque employeur et participe activement à la formation de demain.
En résumé, au-delà du coût, c’est un véritable investissement stratégique et humain que nous transmettons avec Linkpick.
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