BERNARD MOREL :

VICE PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL PACA

Le 05/12/2012

Bernard MOREL, vous êtes le nouveau Vice Président du Conseil Régional en charge de l’Emploi du développement Economique de la Recherche de l’Enseignement Supérieur et de l’Innovation. Vous serez présent au RV de la RSE et de ses innovations le 14 février et justement dans cet interview, vous nous expliquez pourquoi vous voulez mettre la RSE au cœur de vos politiques régionales, en quoi la RSE est un facteur de gain de compétitivité, la place de la RSE réservé dans le prochain Schéma Régional de développement Durable économique (SRDDE) 

Pourquoi voulez vous mettre la RSE au cœur de vos politiques régionales ? 

La politique de la Région va évoluer en matière d’économie car le contexte politique et économique a changé. La politique de la Région avait notamment pour fonction de permettre à notre économie d’amortir la crise, elle a aujourd’hui l’ambition d’orienter toute son énergie au service de la sortie de la crise. 

Pour cela il faut inventer des produits nouveaux, et innover dans la manière de manager et d’anticiper. La RSE tient une place significative dans cette nouvelle manière de produire et de consommer. Il faut que le monde économique entrepreneurial, institutionnel, syndical etc.. réinvente une politique d’offre innovante, hors coût du travail, comme ont pu le faire les pays scandinaves précurseurs dans ce domaine.  

En ces sens, la RSE est un levier de la compétitivité et doit être soutenue comme telle par la Région. La RSE est une manière de différencier les ADN des entreprises.

En quoi la RSE est un facteur de gain de compétitivité ? 

– Elle anticipe les évolutions du marché parce qu’elle pose un regard différent et appréhende l’avenir autrement.
– Elle rencontre les attentes de la clientèle. C’est en ayant des réflexions sur l’environnement que l’on anticipe les besoins des clients et que l’on invente de nouveaux produits comme par exemple de nouveaux emballages, des ampoules moins consommatrices d’énergie, des énergies renouvelables, des nouveaux produits d’isolation, d’étanchéité , des systèmes de double chasse d’eau pour économiser l’eau etc.. Non seulement cela change notre manière de consommer mais cela crée aussi des produits et ouvre des marchés nouveaux à nos entreprises 
– Elle intègre les évolutions législatives et rend le chef d’entreprise plus sensible à l’environnement. En lui permettant de gérer ses risques, il est moins fragile aux changements de lois et aux secousses de l’environnement économique dans lequel il évolue. 
– Elle invente d’autres manières de manager et de prendre en compte le salarié. En l’associant, elle le rend plus responsable, plus impliqué . La RSE permet la concertation avec les parties prenantes.

La sortie de crise se fera par l’innovation. La RSE est un facteur d’innovation fort.

La RSE est aussi un liant entre l’économie sociale et solidaire et l’économie générale. L’économie sociale solidaire ne doit pas être réservée qu’à quelques secteurs relevant des services, elle doit concerner tous les secteurs d’activités.

Vous êtes en train de préparer le prochain Schéma Régional de Développement Durable Economique ( SRDDE) , quelle sera la place de la RSE ? 

Le Schéma Régional de Développement Durable Economique doit évoluer.

La RSE doit être transversale dans ce schéma et non être simplement un axe de celui-ci. La RSE doit être intégrée à la logique générale du développement économique. Elle doit être au cœur de nos politiques internationales, environnementales, touristiques de transport etc..

Nous sommes à la version 1.0 de la RSE. Nous avons organisé des fabriques et un certain nombre de réunion pour pouvoir faire un bilan de la réalité économique par secteur et par territoire. Nous avons repéré des initiatives, entendu les propositions de nos parties prenantes et remarqué que la RSE devenait au cœur des stratégies de nombreuses autres institutions telles les CCI, les chambre de métiers….

Fort de ce constat, notre réflexion porte maintenant sur l’instauration d’une gouvernance régionale et la rationalisation de nos interventions en matière de RSE. 

L’élaboration de notre schéma a été ralentie car nous devons bien sûr intégrer dans notre réflexion le changement politique gouvernementale, la naissance de la BPI, les emplois d’avenir, le pacte de compétitivité. 

Le SRDDE est la construction de l’agir et des mesures à prendre. 

La deuxième étape, se fera à partir du 1er trimestre 2013 sous la forme de réunions, et de forum pour que les entreprises s’emparent des innovations environnementales et sociales.

La vocation de la Région est de sensibiliser, diffuser notre politique vers tous les secteurs de l’économie et trouver la manière de proposer et développer des interventions différenciées dans lesquelles la RSE sera un des critères prépondérant. 

La RSE doit être un élément différenciant pour soutenir plus fortement un Prides ou une entreprise et encore plus des PME qui innovent. 

Vous serez présent au RV de la RSE et de ses innovations le 14 février quel sera votre message ? 

D’ci là nous aurons avancé sur notre schéma et auront probablement des annonces à faire mais de manière générale j’expliquerai pourquoi la prise en compte de la RSE est si importante pour nous et en quoi la RSE n’est pas une réponse à la crise mais c’est l’instrument à la réponse à la crise… 

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