YVES GARO :
Le 30/05/2010
Yves GARO, vous êtes le Directeur Régional de MARMARA (premier tour opérateur français, avec 3000 passagers/ jour) vous nous dites à quel moment vous vous êtes lancés dans la RSE, en quoi vous êtes un opérateur « tourisme responsable », quels sont les pays émergents en terme de tourisme et les conséquences du nuage sur votre groupe…

Marmara en quelques chiffres
– 1 million de passagers français par an, qui partent de 13 aéroports français ( essentiellement Paris Province) à destination du bassin méditerranéen, de l’Ile MAURICE, et de la République Dominicaine.
– MARMARA gère 30 clubs entièrement francophone,
– un C.A d’environ 500 millions d’euros en 2009.
MARMARA appartient au groupe TUI travel PLC, né de la fusion entre la groupe first choice et le groupe TUI des deux plus grands opérateurs allemands et anglais.
A quel moment MARMARA a-t- il ressenti qu’il était important de faire de la RSE ?
A partir du moment où nous avons pris en charge la gestion complète des hôtels, nous avons été confrontés au management hôtelier et aux conséquences de notre pratique managériale sur l’environnement. Nous travaillons dans des pays où la gestion de l’eau est importante de ce fait nous avons donc mis en place des systèmes de récupération d’eaux usées, nous permettant d’arroser, durant la nuit, nos jardins qui peuvent couvrir plusieurs hectares. Nous conduisons des campagnes de sensibilisation auprès de nos clients pour diminuer le nombre de linges de toilette. Nous avons mis en place des dispositifs à même de faire couler moins d’eau, des climatisations qui s’arrêtent quand une fenêtre est ouverte …Nous choisissons des fournisseurs le plus souvent locaux pour éviter, autant que possible, les transports coûteux et polluants.
Nous nous efforçons de tout faire pour garder et former notre personnel. Pour exemple, il faut savoir qu’à DJERBA en TUNISIE, nous sommes le plus grand employeur de l’île, à hauteur de 1400 employés en haute saison. Nous les logeons et venons les chercher en bus le matin et les ramenons le soir. A HOURGADA, ville d’ÉGYPTE enclavée entre montagne, désert et Mer Rouge, nous recrutons auprès des écoles hôtelières locales cela est valable pour les autres pays.
On accuse souvent vos clubs, au motif de concentrer la quasi-totalité des services, de venir appauvrir considérablement dans les villes, les commerçants locaux qui accueillaient auparavant les touristes ?
Vous n’imaginez pas toute l’activité qui se crée autour d’un Club Marmara ( restaurant, bar, taxi, chamelier, boite, excursion)… !
De plus, les français aiment bien sortir des clubs pour découvrir les villes ou villages aux alentours. Les français apprécient d’être en contact avec la population locale à travers les excursions proposées à contrario d’autres nationalités telles que les allemands qui consomment et restent dans les clubs.
Pour vous, en quoi MARMARA est-il un opérateur « tourisme responsable » ?
Soyons clair, nous ne mettons pas en avant ce label. Nous le faisons de façon innée et cela fait des dizaines d’années que nous avons signé une charte de voyage qui mentionne que nous devons :
– Participer au développement économique durable sur place,
– Aider au respect de la culture et du patrimoine du pays,
– Attirer l’attention du voyageur sur la culture du pays d’accueil.
Pour une bonne intégration, nous nous devons de respecter le pays et les gens qui s’y trouvent. Nous nous adaptons aux règles et lois sociales nationales. De plus, nous rénovons et améliorons bien souvent les infrastructures de nos hôtels, telles que système électrique, chaufferie, cuisine sachant que nous sommes en location gérance pour une durée de 5 à 10 ans.
Participez vous au développement des structures scolaires, des dispensaires, et venez vous en aide aux populations locales, en dehors de celles qui travaillent chez vous ?
Ponctuellement, nous mettons à disposition les services de fret de nos avions pour transporter du matériel provenant d’associations caritatives. Par ailleurs, le fait de salarier des milliers de personnes, nous conduit à les fidéliser dans l’emploi, par une politique d’accueil de leur famille, incluant le logement, ou l’accès aux écoles. Tout cela relève de la responsabilité décentralisée de chacun des Directeurs de nos clubs ou hôtels.
Quel est le pays le plus émergent, en terme de tourisme ?
Je dirai le MAROC et l’ÉGYPTE qui développent de nouvelles implantations touristiques nécessitant la mise en place d’infrastructures routières, mise en place des systèmes de désalinisation d’eau etc…
Quel a été l’impact du « nuage de cendres », sur l’activité de MARMARA ?
Cela nous a coûté 10 millions d’euros, sans compter les milliers de séjours à reporter sur un an. Nous avons rapatrié 35000 français en France.