JEAN YVES CASGHA 

DIRECTEUR DU FESTIVAL SCIENCE FRONTIÈRES

 

 

 

 

 

Le 30/05/2010

Jean Yves Casgha, Directeur du Festival Science Frontières : il nous explique la vocation du festival, son lien avec le DD, en quoi il intéresse les entreprises et les moments forts de ce festival.. 
 

 

 

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Le festival en chiffres clés:
26 années d’existence, 8 ans à Puy St Vincent, 12 ans à Cavaillon, 5 ans au Palais du Pharo et pour la première fois : le Vieux Port!
Plus de 1500 experts ont arpenté la scène de Science Frontières, plus de 2000 videos ont transmis ses « messages » sur les télévisions et sur le net, près de 150 000 personnes ont partagé nos débats en live!

Quels sont les liens de ce festival avec le Développement Durable ?
D’autre part la préoccupation environnementale et le réchauffement climatiques étaient déjà ds les cartons des chercheurs: les premières modélisations du MIT sur le réchauffement des océans datent de 84, la Terre fait la Une du Times en 88 comme « personnalité de l’année ».
Sa vocation de « vulgarisateur scientifique », le Festival l’a puisée ds les laboratoires qui anticipaient.

Comment est née l’idée du festival ?
J’ai eu la chance de faire pour TF1, encore service public à l’époque, le premier reportage sur un dossier qui allait un jour devenir célèbre, ITER. A l’époque on appelait ça la fusion thermonucléaire contrôlée. De quoi fabriquer de l’énergie de manière quasi illimitée, mais aussi de quoi détruire la planète. Et quand les chercheurs m’ont répondu que ce n’était pas leur problème mais celui des décideurs politiques, je me suis dit comme Clémenceau que la recherche était une chose trop importante pour la laisser entre les mains des politiques. J’ai donc créé le Festival pour réunir des chercheurs et du grand public, les faire discuter ensemble. Il n’y a pas d’exemple de recherche fondamentale qui ne finisse pas un jour dans notre vie quotidienne. Lorsqu’on passe de l’arc à l’arbalète, c’est supportable; de l’arbalète à Hiroshima, on peut commencer à s’inquiéter; et lorsqu’on touche au Vivant, d’une part pour le modifier, d’autre part pour le privatiser, la question mérite d’être posée clairement à nos contemporains. C’est ainsi que nous avons abordé la découverte des OGM dès 1985 et que nous avons participé à rendre le débat public. C’est ainsi que ns avons été les premiers sur Iter (dès le premier festival!), sur le sang contaminé ou sur la survenue d’épidémies.
En revanche cette décision ne peut pas appartenir à quelques-uns seulement: à ce moment là, il est légitime que la société soit informée et puisse ainsi décider des risques qu’elle veut bien prendre. Il ne s’agit pas de retourner à l’âge des cavernes, il s’agit d’éviter d’y retourner par accident ou sur une méprise!

En quoi le festival peut intéresser le monde de l’entreprise ?
Une entreprise n’est pas une entité abstraite ou virtuelle, une entreprise est composée d’hommes et de femmes qui vivent en société, sont surinformés et ont des envies, des désirs, des rêves. L’entreprise performante ne peut faire abstraction de sa force vive qui est d’abord humaine, même si certains veulent faire croire qu’un tableau excel peut aussi ranger des humains. Et c’est parce qu’elle écoute d’abord, fédère ensuite, développe enfin le potentiel humain que l’entreprise elle-même grandit. Elle n’est pas à côté du monde, elle est une composante essentielle de son moteur. Et le Festival est un lieu où l’on peut rencontrer à la fois ceux qui dans leurs laboratoires inventent le futur et ceux qui dans le public le rêvent. Mais ce public là est en même temps employé de ces mêmes entreprises. La synergie est évidente et d’ailleurs de grandes entreprises ne s’y sont pas trompées et nous rejoignent chaque année: Philips, L’Oréal, Cisco, Coca Cola, Avenance, Ineo Suez, Toyota etc.

Quels seront les temps forts de cette édition 2010 ?
J’ai envie de dire qu’il n’y a que des temps forts: le Festival est un élixir, en 3 jours on fait le plein d’intelligence jusqu’au vertige. Et puis on a l’année pour laisser décanter…Et dans l’hypothèse où on ne peut pas rester tout le temps, dans l’hypothèse où on était là mais que deux mois plus tard on ne se souvient plus de telle ou telle information, il y a 
www.Terre.tv qui a tout enregistré et sert d’aide mémoire!
S’il fallait citer quelques noms de « visionnaires », je dirais Boris Cyrulnik, Jacques Rougerie, Gauthier Chapelle, Elizabeth Blackburn, Jacques Fleurentin, André Picot, François Moisan.

Voir notre agenda : www.rsepaca.com/agenda.html