JEAN PIERRE ALLAVENA :
Le 30/05/2010
Jean Pierre ALLAVENA, PDG de CEGELEC Sud Est (Région PACA, Gard, Hérault, Corse, Réunion, Polynésie et Nouvelle Calédonie) 1950 salariés pour un CA de 190 millions d’euros, 1er prix des trophées RSE PACA 2010, revient sur la politique RSE menée, son origine, sa vision du photovoltaïque et son rachat par Vinci.

La politique RSE que vous menez est-elle une directive nationale ou vient-elle d’une initiative locale ?
CEGELEC en France c’est 6 filiales, 6 SA qui sont engagées sur des résultats mais chacune de ces SA dispose d’une totale liberté de moyens. Notre entreprise était en LBO ( 12% des parts de l’entreprise tenus par des salariés et 88% par des fonds d’investissement). La pression financière était très forte et nous ressentions une certaine aridité dans les objectifs fixés. Nous ne pouvions plus continuer à tout construire sur des chiffres. Nous éprouvions le besoin d’un projet plus humain auquel tout le monde adhère et nous avons crée notre propre projet d’entreprise. Nous l’enrichissons d’année en année. Nous sommes la seule des 6 filiales, dès 2005, à avoir mis en place un projet d’entreprise aussi détaillé. Nous le voulons proche de nos salariés et qu’il y associe à la fois le qualitatif et le quantitatif.
Nous l’avons décliné en 11 axes fondamentaux avec notamment :
La sécurité comme axe majeur, notre objectif être à 0 accident de travail. Nous avons commencé par 15 accidents avec arrêt par million d’heure travaillée soit deux fois moins d’accidents que l’ensemble de la profession mais « pour nous 15 accidents c’est 15 accidents de trop », aujourd’hui notre taux de fréquence est tombé à 8,68.
Notre deuxième axe est de créer un état d’esprit de l’amélioration continue en mettant en place des process pour faire remonter le retour d’expérience au fur et à mesure de l’avancée des projets.
Nous sommes fiers d’avoir écrit comme autre axe « l’épanouissement de nos salariés », nous mesurons le stress de nos travailleurs et essayons au travers d’outils, de réunions, conventions et communication, de répondre au mieux à leurs attentes ( voir fiche lauréate ci-dessous) donc nous travaillons beaucoup pour qu’il y ait une congruence entre notre comportements et les valeurs portées par notre groupe.
Notre politique tournée vers les travailleurs handicapés, les jeunes en difficultés et dernièrement celle tournée vers les séniors illustre bien notre volonté de cohésion. Les séniors représentent 29% de nos salariés et nous continuons d’en embaucher. Ils sont souvent sollicités pour le tutorat des jeunes en alternance ou le parrainage des nouveaux embauchés. A partir de 2010, les salariés de + de 45 ans bénéficieront s’ils le souhaitent d’un entretien dit de « seconde partie de carrière ». La formation professionnelle déjà accessible à tous sera renforcée par une attention particulière aux demandes de DIF des « séniors ».
Nous tenons à être durablement leader par conséquent nous nous interdisons de « faire des coups !»
Cégelec Sud Est, c’est 30 centres d’activités et le projet d’entreprise a été approprié et décliné dans chacun d’eux.
Pourquoi le 1er prix RSE PACA est important pour vous ?
Nous avons concouru à votre trophée car c’est un facteur important d’attractivité pour la société. Si l’on veut attirer les jeunes talents il faut leur présenter un projet sociétal et ce projet, quand ils pénètrent nos murs ils doivent le trouver sincère et crédible. Il est également important pour conserver les talents actuels.
Vous développez de plus en plus le photovoltaïque et pourtant il est décrié, pourquoi selon vous ?
Le prix des panneaux solaires est très encore élevé parce que l’on n’en fabrique pas assez. Notre pays a vu des projets fleurir de toute part car EDF avait l’obligation de racheter l’électricité produite par les centrales photovoltaïques jusqu’à 60 cts d’euros, soit environ 10 fois le prix du marché. Le photovoltaïque était devenu plus un jeu de spéculation pour les investisseurs qu’un vrai projet d’avenir. L’état pour assainir le marché vient de publier un décret avec effet rétroactif. Il indique que toutes les installations qui n’ont pas été réalisées avant le 1er novembre 2009 vont être associées à une nouvelle tarification, en moyenne autour de 42 cts pour les installations intégrées au bâti. Le temps de retour sur investissement passera donc de 7 à 10 ans.Nous avons un projet sur le long terme, en 2009 le photovoltaïque représentait 2 millions d’euros de commandes en 2010 il devrait dépasser les 10 Millions d’euros.
Vous venez d’être racheté par Vinci le 15 avril 2010, qu’est ce que cela va changer pour Cégélec et son incidence sur les salariés ?
Dans la culture de Vinci Energie, l’autonomie est encore plus importante que dans Cégélec. Vinci c’est 800 filiales et pratiquement aucun corporate. L’ensemble des démarches viennent des régions et cela nous encourage encore plus à être créatifs et développer l’initiative locale. Rien ne va changer pour les salariés, nos deux groupes vont s’apporter le meilleur.
Sentez vous la reprise ?
Les indicateurs redeviennent encourageants. Depuis 6 mois il y a plus d’activité et de projets. Néanmoins, nous prévoyons une année 2010 encore difficile pour nos équipes qui ont terminent les chantiers en cours.