ANNE-MARIE FRUTEAU DE LACLOS : 

COORDINATRICE DU PÔLE ENTREPRISES DE LA DIRECTION RÉGIONALE DE L’ADEME EN PACA

 

 

 

 

 

 

Le 15/02/2011

Anne-Marie Fruteau de Laclos, vous êtes la nouvelle coordinatrice du pôle Entreprises de la Direction régionale de l’Ademe en PACA. L’Ademe soutient RSE PACA le 31 mars 2011 à travers différents ateliers (Bilan Carbone®, Eco-conception…). Dans cette interview vous nous rappelez à qui sont destinées vos aides. Vous nous faites part de l’évolution de la demande des entreprises, de ses retards, de ses réussites, des nouveaux dispositifs mis en place par l’Ademe et des spécificités de l’Ademe PACA sur notre région.

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Quelle est votre mission et celle de l’Ademe ?

Je prends la suite de Christian Carroz qui était coordinateur du pôle Entreprises. J’assure donc la coordination de l’équipe composée de 3 personnes ainsi qu’ une fonction de chargée de mission de terrain auprès des entreprises d’une partie de la région. Notre action est de promouvoir et d’accompagner des pratiques visant la réduction des impacts environnementaux des entreprises .Pour cela nous bénéficions d’environ 1,5 million d’euros de subventions sur les 17 millions ouverts par l’Ademe au niveau régional qui sont principalement fléchés vers les collectivités locales). Nos champs d’intervention sont l’énergie, la qualité de l’air, le transport, les déchets, le management environnemental, l’éco-conception, l’effet de serre et la RSE avec notamment partenariat avec l’Afnor sur la mise en œuvre de l’ISO 26000). 

Les aides sont elles réservées à toutes les entreprises ? 

Notre système d’aide favorise les TPE-PME (un effectif inférieur à 250 personnes et un CA inférieur à 50 millions d’euros) par rapport aux plus gros groupes. Nous collons au système d’aides européen qui n’exclut pas non plus les grandes entreprises. Dans les actions collectives, le fait de retrouver des entreprises de toutes tailles est un avantage par la richesse de partage. 

Comment voyez-vous la demande des entreprises évoluer ? 

Nous constatons une accélération de la réalisation du diagnostic « gaz à effet de serre » qui tient certainement à :

  • la médiatisation de l’enjeu, l’effet d’image…
  • les nouveaux décrets qui vont obliger les entreprises de plus de 500 salariés à faire un diagnostic de gaz à effet de serre sur l’ensemble de leur activité.

D’autre part, les entreprises apparaissent plus ouvertes à une approche transversale comprenant l’environnement, le social, le sociétal, même si leur demande est au départ spécifique (déchets, énergie, …). 
Par exemple, prenons une entreprise intéressée par sa consommation d’énergie. Elle comprend qu’elle peut effectivement faire les changements technologiques nécessaires pour baisser sa consommation mais que cela aura peu d’effet si, en même temps, elle ne mène pas une politique de sensibilisation du personnel. En effet, toute modification technique, aussi minime soit-elle, induit une modification comportementale… 

Une entreprise qui réfléchit à l‘efficacité de son éclairage va considérer l’adaptation entre le dispositif qui éclaire et le dispositif à éclairer. Cela engendre de meilleures conditions d’éclairage pour les salariés et de meilleures conditions pour produire. 
Un tel schéma s’est produit pour l’hôpital de Martigues qui, en s’interrogeant sur les économies d’énergie qu’il pouvait faire au niveau de la blanchisserie avec une technologie plus performante (chauffage direct au gaz), en a profité pour revoir l’ergonomie de l’ensemble de la ligne de production. La pénibilité du travail liée à la température d’ambiance a été réduite tout en diminuant au global de 40% la consommation d’énergie, apportant de meilleures conditions de travail aux salariés.

Quelles sont les difficultés rencontrées par nos entreprises ?

Les difficultés que nous rencontrons sur notre région sont souvent dues à la crise qui rend, pour nos TPE et PME travaillant à flux tendu, une prise de recul difficile. Il est assez compliqué de monter des opérations collectives dans lesquelles elles s’engagent. Pourtant ces dispositifs sont là pour les aider à rester concurrentielles. Quant aux équipements, il est difficile d’envisager des opérations dont les retours sur investissements sont de 1 ou plusieurs années, alors que la visibilité de certaines de nos TPE-PME est à 3 mois. 
Nous sommes en retard aussi sur notre couverture d’énergies renouvelables alors que notre situation géographique bénéficie d’atouts considérables. Souvent, celui-ci est dû au temps de retour sur investissements qui peut sembler trop long . 

Quelles sont vos nouveaux dispositifs ? 

  • Le Fond chaleur , qui est une aide financière pour l’installation d’équipements d’énergie renouvelable.
  • Le Fond déchets s’adresse notamment aux enjeux que sont la réduction de la production des déchets et la mise en place des nouvelles filières de valorisation.
  • Le dispositif Investissements d’Avenir dont le volet « Développement durable » s’élève à 10 milliards d’euros gérés par l’Agence Nationale de la Recherche , l’Ademe et Oseo., a pour vocation d’accompagner des projets d’innovation sur différents thèmes : énergies renouvelables, transport, la chimie verte, réseaux intelligents.., 

Quelle est l’originalité de l’Ademe PACA ? 

Parlons plutôt de spécificités régionales qui justifient des axes privilégiés de notre activité vis-à-vis des entreprises. La nature de notre tissu économique et du contexte territorial nous a porté à accentuer certains axes d’actions.
Nous sommes notamment l’une des 3 Directions régionales, avec Rhône Alpes et Ile de France, agissant sur les émissions de polluants atmosphériques issus des unités industrielles. Une personne de notre service y est d‘ailleurs dédiée. 
Par ailleurs, notre Direction régionale est active dans la promotion des énergies renouvelables telles le solaire thermique ou le bois-énergie.
La question extrêmement spécifique et cruciale de la sécurisation du Sud-est de la région mobilise l’ensemble de la Direction de façon très soutenue sur la maîtrise des consommations électriques.
Notre partenariat avec la Région avec le Fonds Régional pour l’Environnement et l’Energie (FREE) est une caractéristique de notre fonctionnement local, et résulte en une convention annuelle re-discutée chaque année dans le cadre de l’Accord cadre pluriannuel Etat-Région-Ademe (actuellement 2007-2013).